mardi 25 novembre 2008

Sébastien Blaise Owona : Et la "vérité" se tut sur la Crtv

Le présentateur de Bebela Ebug ne veut pas décrocher après son départ à la retraite.
Entendra-t-on encore la voix de Sébastien Blaise Owona sur les ondes de la Crtv station provinciale du Centre ? Difficile de l'admettre. Car, le premier, sinon unique présentateur de cette émission satirique en langue Ewondo a été obligé de raccrocher en 2006. "J'avais reçu une correspondance de l'actuel directeur général de la Crtv, me rappelant que j'étais déjà à la retraite depuis un an et demi et qu'il fallait que je cesse de travailler". Une nouvelle, pas vraiment comique pour celui que sa co-présentatrice, Marie Chantal Mimboé Fouda, appelait affectueusement pendant l'émission "Sé Blaise". " Même si c'était la retraite, les journalistes y vont-il ", peut-il se plaindre, presque désabusé. Le loquace "animateur rural" peut se perdre dans les chiffres et les lettres. Mieux, dans les dates.

Dans cette vague polémique, il reconnaît que le départ à la retraite, en ce qui le concerne, est prévu à 55 ans et qu'il devait déjà y aller. A contrario, il dit avoir 55 ans en 2010 et qu'il a été victime des manœuvres politiques, qui ont même continué à le persécuter à Radio Lumière où il a déposé ses valises après Radio Centre. "J'ai été le premier à soutenir la modification de la constitution et certains qui espéraient prendre le pouvoir en 2011 m'ont persécuté ", semble-t-il halluciner. Le micro lui a alors été retiré, "pour des raisons politiques", soutient-il. L'Assemblée nationale s'intéresse même au sujet de la disparition de Bebela Ebug à travers le député Roger Nkodo Dang, qui interpellera le ministre de la Communication de l'époque, Ebenezer Njoh Mouelle, lors de la séance des questions orales aux membres du gouvernement. Mais, le sort du présentateur ne changea pas.

Radio rurale
Sé Blaise Owono, pour ne pas " mourir ", décide d'aller dire ses "vérités" ailleurs, en emportant son émission. L'aventure à Radio Lumière dure quelques mois seulement. Depuis six mois, il officie à Radio Bonne nouvelle. Un média à caractère religieux basé à Yaoundé. De son émission, il parle avec passion, rêvant toujours de faire un come-back à la Crtv où, en service au ministère de l'Information et de la Culture, il fut affecté au début des années 80. Il a été auditeur libre de l'Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication (Esstic), spécialité radio rurale, au moment où Jacques Fame Ndongo en est le directeur. Sébastien Blaise Owona précise qu'il n'a pas de Baccalauréat. Mais, ses multiples stages au centre de formation professionnel d'audiovisuel de la Crtv à Ekounou, au Ciero de Ouagadougou au Burkina Faso et à la Deutsche Welle, la radio allemande, tous, dans le domaine de la radio rurale, lui ont permis de bien jouer son rôle de porte-voix du monde rural des provinces du Centre, du Sud et de l'Est qui ont en commun la langue Béti.

Mais, c'était aussi sans compter avec ce qu'il présente comme ses détracteurs. Lesquels ont pu démontrer que Sé Blaise avait transformé Bebela Ebug en une émission commerciale et en faisait sienne les retombées de la publicité qu'il faisait. L'on pouvait alors l'illustrer à travers ses apparences de princes toujours bien mis. Et une note du directeur général de la Crtv venait attirer son attention sur cette " publicité parallèle". Sé Blaise Owona semble froid face à toutes ces attaques et estime qu'avec son départ, c'est le monde qu'il a accepté de servir lorsqu'il crée cette émission en octobre 1988 qui est aujourd'hui sevré. Mais, comment ? "Dans les médias, il y a des pigistes et des collaborateurs extérieurs qui peuvent servir à maintenir en vie des émissions. Mais, pense-t-il, il fallait que cette émission et son présentateur disparaissent ".

Justin blaise Akono

http://www.quotidienmutations.info/mutations/nov08/1227612160.php

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