jeudi 27 novembre 2008

Publicité : Tsimi Evouna nargue le gouvernement


Le super maire de Yaoundé conteste une instruction du Premier ministre sur l'affichage.
Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) mérite-t-il le sobriquet de Jack Bauer que l'opinion lui a collé, au regard de son courage qualifié de "suicidaire"? Après plusieurs conflits dont le dernier, évoqué sur nos colonnes hier et l'opposant à l'agence de régulation des marchés publics (Armp), Gilbert Tsimi Evouna refait parler de lui en remettant en question une instruction du Premier ministre. Instruction signée le 1er novembre en cours et relative à "ce qui s'apparente à un conflit de compétence persistant entre les collectivités territoriales décentralisées et la société Cameroon Publi-Expansion (Cpe)", au sujet de l'affichage publicitaire en milieu urbain.

"Toute implantation de panneau publicitaire à l'intérieur du périmètre de la Communauté urbaine de Yaoundé doit, au préalable, obtenir l'accord du délégué du gouvernement", tranche Gilbert Tsimi Evouna dans un communiqué publié mardi soir. Le délégué du gouvernement auprès de la Cuy menace quasiment: "Et tout panneau installé anarchiquement sera démonté par les services de la Cuy". Le 14 novembre dernier, à la suite d'une instruction du Premier ministre exigeant que la convention entre le Mindaf et Cpe soit respectée et que "sont nulles et de nul effet les conventions éventuellement signées entre les communautés urbaines et les régies d'affichage publicitaire empiétant sur les espaces concédés à Cpe", le délégué du gouvernement avait demandé aux régisseurs de continuer à vaquer à leurs activités, en attendant que le comité interministériel siège alors que Cpe voulait exécuter sa convention signée avec le Mindaf.

La convention du 4 octobre 2006 prévoit que Cpe assure la régie exclusive et le droit exclusif d'exploitation de l'affichage publicitaire sur l'emprise de l'ensemble des routes nationales, provinciales et départementales. Mais, à la Cuy, on estime que Cpe ne fait pas partie des régisseurs de publicité agréés à exercer dans le périmètre urbain. "Toute intervention de la Cpe à l`intérieur de la ville de Yaoundé est illégale", pense Gilbert Tsimi Evouna, qui rappelle aux annonceurs que, "indépendamment de la régulation foncière et du régisseur dont ils se réclament, la publicité dans le périmètre urbain est régie par la réglementation urbaine". Même si le Premier ministre Inoni Ephraim équilibre dans la même instruction en mentionnant que "l'exclusivité ne concerne pas les emprises des voiries urbaines", le conflit persiste.

Car, selon certains documents, Cpe et les régisseurs agréés se crêpent le chignon en envoyant aux mêmes annonceurs les mêmes factures. Face au flou spatial précisément, le Premier ministre a demandé au ministre des Travaux publics de procéder à la matérialisation des tronçons des routes dans l'ensemble des centres urbains du territoire national. Quant aux missions de Cpe, le Mindaf a opportunément rappelé que la redevance domaniale est perçue par son ministère, représenté par Cpe. A cet effet, Yves Armand de Ngankou, régisseur, estime que le communiqué du délégué du gouvernement vient à point car, "Cpe outrepasse ses missions en allant au-delà de la perception de la redevance domaniale". En attendant que le ministère des Travaux publics délimite les zones de compétences et que les missions de Cpe soient comprises de toutes les parties, le Mindaf a conseillé une concertation entre Cpe et les régisseurs.

Justin Blaise Akono

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mardi 25 novembre 2008

Point com : Une nécessaire mutation

(…) Une réflexion est indispensable afin de refonder les télévisions publiques et de leur redonner leur vraie place dans le paysage audiovisuel diversifié que nous connaissons aujourd'hui.
Les usages audiovisuels sont en mutation, les téléspectateurs n'ont donc plus avec la télévision publique les mêmes liens que lorsqu'elle constituait l'unique média audiovisuel auquel ils avaient accès.

(…) Ailleurs, les réflexions engagées ont insisté sur la nécessité pour la télévision publique de s'investir pleinement dans trois directions :
- d'une part, le développement de nouveaux usages de l'image et des nouveaux accès à l'image dont elle ne doit pas être absente si elle veut prolonger son rôle auprès des jeunes générations. Si les jeunes générations ne s'informent plus auprès des médias publics, il y a potentiellement crise de leur représentativité. Cela veut dire qu'elles ne répondent plus au besoin social qu'elles sont censées combler…
- d'autre part la prise en compte des publics qui, aujourd'hui, se détournent d'elle. Si toutes les classes de la société ne se retrouvent pas dans le public des télévisions publiques, cela veut dire qu'elles échoueront à jouer leur rôle de lien social et que d'autres médias fédèreront la population autour d'autres principes ou d'autres valeurs…

- troisième direction de réflexion essentielle, une télévision publique forte est un des piliers d'un " modèle audiovisuel " équilibré. Les marchés anglais, allemands et français sont là pour le prouver : une économie audiovisuelle est un tout, et les marchés nationaux sont trop étroits pour appuyer à eux seuls une production dynamique et diversifiée. Cela veut dire qu'il n'est pas dans l'intérêt des groupes privés de voir la télévision publique paupérisée, parce qu'ils subiraient alors rapidement le contrecoup de l'affaiblissement du secteur de la production nationale dans son ensemble. Cela veut dire surtout qu'il est d'intérêt public d'accorder plus de financement à la télévision publique pour lui permettre de jouer son rôle de poumon de la production nationale, de donner de l'oxygène aux créateurs audiovisuels qui donnent corps, dans les sociétés contemporaines, à nos identités culturelles diverses.

(…) Les télévisions publiques ont besoin, en Afrique comme partout dans le monde, d'une réaffirmation par le politique de leur légitimité et de leur indépendance. La tentation systématique du monde politique, toutes couleurs confondues, est de croire que la solution réside dans un contrôle plus étroit des responsables qui sont en charge de mettre en œuvre les orientations retenues. Il faut lutter contre ces méthodes qui ne répondent plus aux attentes médiatiques du monde d'aujourd'hui e risquent de décrédibiliser les médias publics.

Il ne faut pas confondre les fonctions : une entreprise publique n'est pas une administration ; les choix qu'elle fait sont des choix économiques et éditoriaux au jour le jour, elle doit en rester maîtresse. Lorsque les organisateurs de Sefor 2008 nous invitent à nous interroger sur les modes de gouvernance, ils doivent précisément s'intéresser à cet aspect fondamental des médias publics modernes : ils doivent être gérés en toute indépendance, et leurs dirigeants doivent être des entrepreneurs, attachés à mettre en œuvre leur développement en se projetant dans l'avenir, non en gérant un budget.
(…) En matière de télévision comme dans tous les autres domaines économiques, il faut responsabiliser les acteurs, en leur fixant des objectifs clairs, non les déresponsabiliser en entravant leur action par des tutelles qui pèsent sur eux.

Les médias publics ont donc, désormais, une responsabilité nouvelle : adapter leurs méthodes, leurs programmes, leurs modes de diffusion, donc leurs principes de gestion et de management, pour continuer à remplir au mieux le rôle fédérateur, pédagogique, démocratique et culturel qui leur est imparti. Mieux financés, de manière novatrice peut-être, ils doivent être les principaux ressorts de l'adaptation d'une offre médiatique de qualité aux nouvelles attentes des téléspectateurs. C'est un enjeu de vitalité culturelle dans un espace de communication mondialisé. Eux seuls, dans beaucoup de pays, sont capables d'en assumer la charge. Encore faut-il qu'ils en aient la volonté, et qu'on leur en donne les moyens!

Par Hervé Bourges

Ancien directeur de l'Esijy, ancien président de l'Upf,
de Rfi, de France télévisions
(1) Extrait de son allocution prononcée à Yaoundé
à l'ouverture du Sefor 2008

Les journalistes critiquent leurs sources

Un débat organisé par le club "Médiations" a regroupé un important panel de pratiquants à Douala.
Les journalistes de plusieurs organes de presse se sont rassemblés vendredi, 21 novembre dernier au restaurant la Kora à Akwa (Douala), pour débattre de la gestion des sources d'information. Cette réflexion portait sur le thème "Le journaliste et ses sources : comment rester professionnel". "Au regard des nombreux dérapages observés dans le traitement des faits ayant défrayé la chronique ces derniers temps, nous avons jugé opportun de nous attarder sur le sujet", explique Marion Obam, présidente de l'association "Médiations". Ainsi, sous l'éclairage des journalistes expérimentés tels que Etienne Tassé, directeur de l'agence de presse Jade Syfia Cameroun, et Raoul Lebogo Ndongo, directeur régional Littoral et Sud-ouest de la Société de presse et d'édition du Cameroun (Sopecam), les invités se sont prêtés à l'autocritique.

Il ressort de l'intervention d'Etienne Tasse, par exemple, que "l'information ne vaut que ce que vaut sa source". Ce dernier a par ailleurs insisté sur les critères d'une source. Celle-ci, dit-il, doit être fiable, c'est-à-dire qu'elle doit maîtriser le sujet auquel le soumet le journaliste. Hormis la fiabilité, la source doit être crédible, donc à même de fournir une réponse juste, poursuit-il. Une illustration pour mieux étayer la démonstration. "Sur l'évolution des prix sur le marché, par exemple, la source la plus indiquée est la ménagère et non le ministre du Commerce", rappelle M. Tasse. Lequel relève que les sources doivent être clairement identifiés. Bien qu'il reconnaisse le devoir impérieux du journalistes à protéger ses sources, Etienne Tasse fustige l'usage récurrent des formules telles que : "de source généralement informées, des sources bien introduites ou proche de l'affaire". A force de les utiliser, ces termes décrédibilisent l'article et par ricochet son auteur, croit-il.

Polémique
Quant à Raoul Lebogo Ndongo, il s'est longuement étendu sur les notions de "recoupement" de l'information. Des concepts qui, selon lui, sont indispensables pour obtenir "l'Information". On retient ainsi de ses propos que le recoupement sous-tend la diversification des personnes ressources, et la vérification nécessite une descente sur le terrain afin de recueillir les détails proches de la réalité. Raoul Lebogo Ndongo a donc exhorté ses confrères à plus de vigilance et de froideur quant au traitement de l'information. A son sens, cette prescription amoindrirait les risques de manipulation. "Le journaliste prend généralement pour argent comptant ce que lui dit le premier venu", déplore-t-il.

Sur les raisons pouvant expliquer les travers constatés dans les médias, les avis des journalistes et autres observateurs sont nombreux. Selon Louison Njoh Mbongue, proviseur du Lycée Joss et par ailleurs observateur averti de l'univers médiatique au Cameroun, le problème ne se situe pas seulement au niveau de la source, car la source seule ne fait pas l'information. D'après lui, le manque de compétence et de spécialisation des hommes de médias fausserait leur analyse. "Les impératifs de temps et les moyens limités n'empiètent-ils pas le travail du journaliste" ? s'interroge par ailleurs Jean Baptiste Ketchateng, journaliste à Mutations.

01h 30 n'ont visiblement pas suffi pour aborder tous les contours du thème de cette soirée. Toutefois, Marion Obam précise que "C'était l'acte I d'une réflexion qui va se poursuivre lors d'un colloque". Le club Médiations regroupe les journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision exerçant principalement à Douala. L'organisation d'un colloque et la prochaine édition des Mediations Press Trophies, la cérémonie qui récompense les meilleurs travaux des journalistes francophones et anglophones, sont parmi les prochains chantiers de l'association.

Monique Ngo Mayag

http://www.quotidienmutations.info/mutations/nov08/1227612231.php

Michel Tjade Eone : Il n'y a aucun média indépendant

Enseignant à l'Esstic, il explique les pressions que subissent les médias d'Etat.
Propos recueillis par F. B. B. Que doit faire un média de service public telle que la Crtv pour être totalement indépendant du pouvoir?
Aucun média ne peut être indépendant. Et aucun média n'est indépendant. L'indépendance devrait se définir par rapport aux sources d'influences jamais très éloignées des journalistes et des médias. Ces sources d'influence sont centrifuges et centripètes. Autrement dit, elles subissent des influences qui viennent autant de l'extérieur que de l'intérieur. Les médias appartiennent à ceux qui les financent. Voilà la première source d'influence parce que celui qui finance a logiquement un droit de regard aussi bien sur le contenu que le contenant. Il faut en tout cas tenir compte des statuts des médias.

Lesquels ?
On peut grossièrement classer les médias en deux statuts : les médias de droit public et les médias de droit privé. Cette première catégorie établit un lien de subordination entre l'Etat qui est le principal financier des médias de droit public qu'il finance. Ce lien de subordination ouvre naturellement la porte à un droit de regard de l'Etat sur les médias dont il contribue au financement. Je précise cependant, ayant établi le lien de subordination entre l'Etat et les médias qu'il finance, que l'Etat c'est trois choses. Une population, une superficie et un gouvernement. Autrement dit, l'Etat représente tous les citoyens. Ainsi définis, les médias d'Etat doivent refléter la société globale dans les différentes composantes.

Comment allier dans un tel contexte dépendance et performance ?
Il faut tenir compte du contexte du pluralisme, donc de concurrence. Les médias d'Etat font face à un défi redoutable qui est celui du pluralisme de la concurrence. Les médias d'Etat, comme les autres, doivent être très attentifs. Ils doivent connaître les attentes et les besoins de leur public cible. Ils doivent, par ailleurs, respecter les règles déontologiques et d'éthique du journalisme. Ils devraient ouvrir leurs antennes aussi bien au message qui vient de l'Etat et de ceux qui l'incarnent, que des citoyens ainsi que des différentes composantes de la société, encore une fois. Ils doivent écouter les aspirations des populations et veiller à ce que leur offre de programmes corresponde à une demande sociale connue.

Propos recueillis par F. B. B.

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Audiovisuel public : Quand le pouvoir fait écran à l'indépendance


Les radios et télévisions étatiques éprouvent des difficultés à s'émanciper de leur tutelle.
Du 9 au 12 novembre dernier, le Conseil international des radios-télévisions d'expression française (Cirtef) et l'Organisation internationale de la Francophonie (Oif) ont, à l'occasion d'une session de formation organisée à Yaoundé, ouvert le débat sur les enjeux et les défis d'une nouvelle gouvernance des médias publics. Doit-on galvauder ses missions de service public au profit de l'audimat? Comment respecter le cahier des charges d'un service public et, en même temps, concurrencer les chaînes privées? Chacune de ces questions, et bien d'autres, a fait l'objet d'échanges d'avis, d'expériences, de prises de positions tout au long des quatre jours de travaux.

Hervé Bourges, ancien président de Rfi, Tf1, France Télévisions, ancien président du Conseil supérieur de l'audiovisuel de en France (Csa) et de l'Union internationale de la presse francophone (Uipf), a planté le décor. "Les nouveaux médias sont à l'image des sociétés contemporaines qu'ils reflètent : contrastés, dialogiques, à la fois ouverts au débat et imposant le débat. Il n' y a plus de place pour un discours univoque, ni de la part d'un homme, ni de la part d'une nation. Il faut savoir intégrer la contradiction comme une méthode pour accéder à la vérité. Cela s'appelle la tolérance, et c'est en ce sens que les nouveaux médias font indéniablement progresser la démocratie, partout dans le monde", a-t-il dit aux quarante quatre structures de radios et télévisions francophones conviées aux travaux de Yaoundé. Avant de se prononcer sur la nécessaire indépendance des médias publics. Une préoccupation qui allait dans le sens des aspirations des participants.

Amadou Vamoulke, le directeur général de la Crtv, hôte de la session de formation est formel : "L'audiovisuel public est en position d'équilibre instable entre la majorité gouvernante et une opposition vindicative. Comment, par exemple, rendre compte des revendications sociales sans s'attirer l'animosité du patronat, ou sur un terrain, relayer la passion du football sans accentuer le complexe de marginalité des autres disciplines sportives? A cette toile de fond qui recouvre un embarras quotidien s'est greffée une concurrence féroce aux plans aussi bien de l'offre d'informations, des programmes que des recettes publicitaires de plus en plus incertaines", s'interroge-t-il. Interrogation d'autant plus légitime que la Crtv est sous le joug systématique du monde politique qui a tendance à croire que la solution réside dans un contrôle plus étroit des responsables qui sont en charge de mettre en œuvre les orientations retenues.

A ce sujet, Jean Pierre Biyiti Bi Essam, le ministre de la Communication et président du conseil d'administration de ce média public a son idée : "les médias de service public doivent trouver un équilibre entre leurs missions, les attentes légitimes des audiences et la nécessité de concevoir une production standard de qualité" a-t-il souligné aux hauts responsables des télévisions publiques francophones réunis à Yaoundé pour discuter de l'avenir des chaînes publiques face aux défis de la modernité. Mais de manière générale, les télévisions publiques du Sud se plaignent d'être les otages des Etats qui leur imposent des programmes et des contenus en net déphasage avec les aspirations du public. Qui se rue alors vers les chaînes privées plus soucieuses de leur contenu. Le problème de fond, souligne Amadou Vamoulké, le directeur général de la Crtv, est de savoir si les télévisions publiques s'arrimeront aux défis et mutations actuels.

Mainmise
Pourtant, pour ce dernier, la question de l'indépendance des chaînes de télévision publique est secondaire. "La question essentielle, a-t-il encore dit, n'est pas celle de l'indépendance, mais celle de savoir si dans le cadre des mutations actuelles, les médias de service public peuvent résister (…) le service public restera toujours le service public. On a besoin d'une télévision de service public pour renforcer le lien social. Nous sommes une communauté nationale. Il y a un certain nombre de choses qui nous préoccupent ensemble et qui nous unissent. Il faut donc qu'il y ait un média qui fasse ce lien. A quelle condition ces médias peuvent-ils vivre ? C'est alors que la réponse de l'indépendance arrive. Ce n'est pas une indépendance absolue, mais une indépendance pratique, c'est-à-dire celle qui permet aux dirigeants d'avoir des coudées franches…", soutient-il.

Des propos corroborés par Michel Tjade Eone, qui a avoue que "les pouvoirs politiques, avec raison, se montrent rétifs à libéraliser complètement les ondes et le cordon ombilical les liant à ce secteur sensible n'est pas encore coupé. Le maintien de la mainmise de l'Etat sur l'audiovisuel se manifeste dans la majorité des pays africains par des procédés qui s'apparentent à des stratégies de camouflage destinées à leur éviter de perdre totalement le monopole de la parole publique". Une mainmise subtile qui n'échappe pas au Cirtef qui a déjà élaboré un livre blanc qui vise à "sensibiliser les gouvernants et décideurs à la nécessité d'accorder toute l'importance qu'il faut aux besoins des médias audiovisuels publics", confie Amadou Vamoulké.

Francky Bertrand Béné

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Sébastien Blaise Owona : Et la "vérité" se tut sur la Crtv

Le présentateur de Bebela Ebug ne veut pas décrocher après son départ à la retraite.
Entendra-t-on encore la voix de Sébastien Blaise Owona sur les ondes de la Crtv station provinciale du Centre ? Difficile de l'admettre. Car, le premier, sinon unique présentateur de cette émission satirique en langue Ewondo a été obligé de raccrocher en 2006. "J'avais reçu une correspondance de l'actuel directeur général de la Crtv, me rappelant que j'étais déjà à la retraite depuis un an et demi et qu'il fallait que je cesse de travailler". Une nouvelle, pas vraiment comique pour celui que sa co-présentatrice, Marie Chantal Mimboé Fouda, appelait affectueusement pendant l'émission "Sé Blaise". " Même si c'était la retraite, les journalistes y vont-il ", peut-il se plaindre, presque désabusé. Le loquace "animateur rural" peut se perdre dans les chiffres et les lettres. Mieux, dans les dates.

Dans cette vague polémique, il reconnaît que le départ à la retraite, en ce qui le concerne, est prévu à 55 ans et qu'il devait déjà y aller. A contrario, il dit avoir 55 ans en 2010 et qu'il a été victime des manœuvres politiques, qui ont même continué à le persécuter à Radio Lumière où il a déposé ses valises après Radio Centre. "J'ai été le premier à soutenir la modification de la constitution et certains qui espéraient prendre le pouvoir en 2011 m'ont persécuté ", semble-t-il halluciner. Le micro lui a alors été retiré, "pour des raisons politiques", soutient-il. L'Assemblée nationale s'intéresse même au sujet de la disparition de Bebela Ebug à travers le député Roger Nkodo Dang, qui interpellera le ministre de la Communication de l'époque, Ebenezer Njoh Mouelle, lors de la séance des questions orales aux membres du gouvernement. Mais, le sort du présentateur ne changea pas.

Radio rurale
Sé Blaise Owono, pour ne pas " mourir ", décide d'aller dire ses "vérités" ailleurs, en emportant son émission. L'aventure à Radio Lumière dure quelques mois seulement. Depuis six mois, il officie à Radio Bonne nouvelle. Un média à caractère religieux basé à Yaoundé. De son émission, il parle avec passion, rêvant toujours de faire un come-back à la Crtv où, en service au ministère de l'Information et de la Culture, il fut affecté au début des années 80. Il a été auditeur libre de l'Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication (Esstic), spécialité radio rurale, au moment où Jacques Fame Ndongo en est le directeur. Sébastien Blaise Owona précise qu'il n'a pas de Baccalauréat. Mais, ses multiples stages au centre de formation professionnel d'audiovisuel de la Crtv à Ekounou, au Ciero de Ouagadougou au Burkina Faso et à la Deutsche Welle, la radio allemande, tous, dans le domaine de la radio rurale, lui ont permis de bien jouer son rôle de porte-voix du monde rural des provinces du Centre, du Sud et de l'Est qui ont en commun la langue Béti.

Mais, c'était aussi sans compter avec ce qu'il présente comme ses détracteurs. Lesquels ont pu démontrer que Sé Blaise avait transformé Bebela Ebug en une émission commerciale et en faisait sienne les retombées de la publicité qu'il faisait. L'on pouvait alors l'illustrer à travers ses apparences de princes toujours bien mis. Et une note du directeur général de la Crtv venait attirer son attention sur cette " publicité parallèle". Sé Blaise Owona semble froid face à toutes ces attaques et estime qu'avec son départ, c'est le monde qu'il a accepté de servir lorsqu'il crée cette émission en octobre 1988 qui est aujourd'hui sevré. Mais, comment ? "Dans les médias, il y a des pigistes et des collaborateurs extérieurs qui peuvent servir à maintenir en vie des émissions. Mais, pense-t-il, il fallait que cette émission et son présentateur disparaissent ".

Justin blaise Akono

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Où vont les redevances domaniales à Douala ?

Qui paie les redevances domaniales des espaces publicitaires à Douala ? Cette question, Pascal Anong Adibimé, le ministre des Domaines et des affaires foncières (Mindaf) l’a posée à Jean-Pierre Zang Zang, le directeur général de la Cameroon publi expansion (Cpe), régisseur publicitaire public. Ce dernier n’a pas pu répondre clairement à cette question. Ses balbutiements ont été suivis de railleries de l’immense foule présente ce lundi 24 novembre 2008 dans la salle des banquets de la région du Littoral à Douala. C’était à l’occasion de la réunion d’information et de sensibilisation sur la gestion et l’exploitation du domaine public à des fins publicitaires. Le patron de Cpe en a profité pour se plaindre de ce que les annonceurs ne versent pas les redevances domaniales à la Cpe depuis trois ans. Il a à cet effet remis au Mindaf une liste d’environ 80 annonceurs qui, d’après lui, “ ne respectent pas la loi”. Parmi ces annonceurs, on retrouve, entre autres, les entreprises Crédit Mutuel, Jet hôtel, Western union, Elégance pressing, Pmuc, Congelcam, Guinness Cameroon, Express union, Nokia, Tradex… Jean Pierre Zang Zang déclare avec une farouche détermination que ces différents annonceurs n’ont même pas atteint un reversement d’un million de Fcfa pour l’année 2008.
En revanche, les annonceurs déclarent avec certitude avoir payé tout ce qui leur est réclamé. C’est notamment le cas du responsable de Crédit Mutuel, qui a certifié en présence des autorités administratives, avoir versé durant les années 2007 et 2008 les redevances domaniales et autres frais auprès du régisseur agrée par la Communauté urbaine de Douala (Cud). A sa suite, Gabriel Koueni, directeur général de l’Agence conseil en communication et marketing B&C, gérant des intérêts publicitaires de la société Money Gram, avance que ce ne sont pas les annonceurs qui payent les redevances domaniales, mais plutôt les propriétaires des panneaux car “ils ont l’autorisation du Mindaf”. L’incapacité du Dg de Cpe à être convainquant dans cet échange et son attitude agressive vis-à-vis des annonceurs a conduit le Mindaf à lui faire un rappel à l’ordre. “Monsieur le Dg de Cpe, les gens qui me connaissent savent qu’en matière de travail, je n’ai pas d’ami. Alors je ne peux pas faire avaler aux gens du n’importe quoi. Les annonceurs sont embarrassés, ils doivent payer auprès de qui ? Il faut faire preuve d’honnêteté intellectuelle”.
De quoi faire repartir les annonceurs avec un brin de satisfaction. “Le Dg de la Cpe est venu à cette réunion le couteau entre les dents, assuré de ce que le Mindaf devait sanctionner les annonceurs figurant sur sa liste”, lancent en chœur les annonceurs. Toutefois, le Mindaf a clôt ce débat, en encouragent les annonceurs de continuer à s’acquitter de toutes les redevances. Il a demandé également au préfet du Wouri, d’instituer une commission devant limiter les responsabilités des acteurs en matière de gestion de l’espace, afin de permettre au Dg de Cpe et autres de savoir à qui s’adresser désormais en cas de quiproquo. Il s’agit du ministère des Travaux publics, la Communauté urbaine de Douala, les propriétaires de panneaux, les régisseurs. Pascal Anong Adibimé a promis de rendre compte au Premier ministre avant d’envisager la suite.
Au-delà de l’identification de la personne qui doit verser les redevances à la Cpe – pour l’exploitation des espaces dont il assure la régie –, le Premier ministre avait déjà tranché en s’appuyant sur les lois délimitant les zones de compétence dans la perception des fonds entre les communautés urbaines et Cpe. Cet aspect de la question ne pose en principe plus problème.

Par Linda MBIAPA (Stagiaire)

http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=42240

Kiosque : Ce qu’est la fibre optique

Le dossier du 1er numéro du magazine de la Cameroon Telecommunications (Camtel) est consacré à cette technologie de pointe.

Le 1er numéro de Camtel Vision, l’« organe trimestriel d’information et de communication de la Camtel » est disponible. La une est consacrée à la fibre optique. Cette technologie qui permet « le transport des signaux de fax, téléphone, Internet […]
à des débits très rapides » fait l’objet d’un dossier de 10 pages sur les 44 que comprend le magazine. Celui-ci compte 11 autres rubriques dont « Recherche », Stratégie », « Informations techniques », « Informations sociales ». Le contenu des différents articles répond aux deux orientations rappelées par David Nkotto Emane, le directeur général de Camtel et directeur de la publication : « Camtel Vision est tout d’abord orienté vers l’intérieur. Dans une telle perspective, il s’adresse prioritairement à l’ensemble du personnel ». Raison pour laquelle Catherine Jimbi Tumenta, la nouvelle directrice commerciale et du marketing, se taille trois pages et trois belles illustrations. Mais, le directeur général ajoute également que Camtel Vision s’adresse aussi au grand public. Le consommateur y trouve des informations sur le produit phare de la société, à savoir le Ctphone. Sa grande faiblesse ? Très peu d’articles en anglais.

Écrit par Maurice Simo Djom

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1678&Itemid=62

lundi 24 novembre 2008

Médias : Des ministres dans la ligne de mire

LA RADIO TBC A DÉCIDÉ D'ÉVALUER LE TRAVAIL DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT ET DE LES PRIMER.

Samedi 22 novembre dernier, Bosco Tchoubet, le présentateur de " Dans la ligne de mire " sur Tbc à Yaoundé, a animé son émission hebdomadaire non pas en studio comme d'habitude, mais carrément dans la cour. Tout le matériel de la radio a été déménagé pour l'occasion. Motif ? Le patron de Tbc a décidé d'évaluer le travail des membres du gouvernement. Pour cela, il a étendu son panel habituel à d'autres invités. Journalistes, directeurs de publication et hommes politiques se sont donc retrouvés à Tbc pour ce faire.


" Nous avons comme critères, les rapports avec la hiérarchie, l'accueil des usagers, la gestion des ressources matérielles et financières, les rapports avec les journalistes, la gestion des ressources humaines et l'impact du ministère sur le bien-être des populations. Chacun des critères est noté sur cinq ou 10 points. A l'issue du travail des journalistes, il y aura un dépouillement qui permettra de désigner les meilleurs ministres de l'année ", explique Bosco Tchoubet.

Ainsi, tous les samedis, de 10h à 12h, sur Tbc, les ministres seront passés au crible de la critique des journalistes et autres invités. Samedi dernier, une dizaine d'entre eux ont été évalués et le jugement de certains panélistes a souvent été sévère. Au sujet de Marafa Hamidou Yaya, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, par exemple, Souley Onohiolo du Messager estime que ce membre du gouvernement a une gestion catastrophique des ressources humaines, tout comme il ne connaît de la presse que Cameroon Tribune et la Crtv. Sinclair Mezing de Situations enfonce le clou et dénonce la gestion des élections par le Minatd ; il juge l'accueil dans son ministère exécrable. Et Souley Onohiolo de conclure que Marafa doit simplement quitter ce ministère.

Selon Bosco Tchoubet, l'objectif de cette initiative est de distinguer les membres du gouvernement, question de montrer aux Camerounais comment travaillent effectivement leurs ministres. " Nous avons voulu mettre fin aux distinctions qu'on donne aux ministres chaque année de façon fantaisiste, sans qu'on ne sache trop comment et sur quels critères ", dit-il. A la question de savoir pourquoi les journalistes sont les principaux évaluateurs, le patron de Tbc pense qu'il n'y a pas mieux. " Quand vous prenez le Ballon d'or France football qui est une distinction prestigieuse, ce sont bien des journalistes qui évaluent les candidats ", soutient-il.

Écrit par Jean Bruno Tagne

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1634&Itemid=62

jeudi 20 novembre 2008

Festel : Vision 4 occupe le terrain

C'est l'unique chaîne de télévision présente au village du Festival de télévision au boulevard du 20 mai, à Yaoundé.
Le stand numéro 1 appartenant au groupe l'Anecdote ne passe pas inaperçu au boulevard du 20 mai. C'est l'un des plus grands exposants de cette 10ème édition du Festival de télévision qui se déroule depuis vendredi dernier à Yaoundé.
Reine Clarisse Okomo, chargée du Marketing et des Relations publiques à Vision 4, la chaîne de télévision du groupe l'Anecdote, anime ce stand. " Ce festival est l'occasion pour nous de faire connaître davantage Vision 4 qui est une jeune chaîne de télévision. Nous avons une programmation alléchante avec des journaux télévisés en direct et de nombreuses émissions de débat ", dit-elle.

Ce mardi 18 novembre, il est 12 heures. La jeune femme s'active auprès d'une demi-douzaine de visiteurs. " La particularité de notre télévision est que nous voulons absolument rester dans l'immédiateté ", explique encore Okomo. Une trentaine de visiteurs est déjà passée dans son stand depuis la matinée. En majorité, des jeunes qui sont intéressés par les métiers de l'audio-visuel. Stanislas Mvogo a un projet de tournage de film. Il est venu s'enquérir du canevas à suivre pour que son œuvre soit diffusée sur une chaîne de télévision. " C'est pas croyable. Je croyais trouver sur place au moins cinq chaînes de télé ", s'exclame le jeune homme. Herman Tiwa, étudiant, a été attiré par l'animation. De même que les nombreux curieux qui s'attardent à la place du 20 mai. Pour la circonstance, des vendeurs à la sauvette y ont installé qui des chaussures, qui des boissons gazeuses.

Écrit par Irène Gaouda

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1489&Itemid=62

mercredi 19 novembre 2008

Opération Epervier : Gervais Mendo Ze chez le juge


L'ancien Dg de la Crtv a été entendu hier dans les locaux du tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé.
Vendredi dernier, une folle rumeur l'avait déjà annoncé dans les locaux de la direction de la Police judiciaire à Yaoundé. Vérification faite, il n'en était rien. Mais des sources à la fois proche des services de police et du parquet se contentaient de préciser que son passage était "imminent". De sources concordantes, c'est hier dans la matinée que l'ancien ministre délégué auprès du ministre de la Communication et ancien directeur général de la Cameroon radio and television (Crtv), s'est présenté au lieu dit "Guantanamo", espace du palais de justice de Yaoundé Centre-administratif où sont localisés les bureaux des juges d'instruction.

Sur les raisons de la présence en ces lieux de celui qui a dirigé pendant 17 ans la radiotélévision d'Etat (1988-2005) au point de faire corps avec ces médias par son omniprésence à l'antenne, peu de choses filtrent officiellement. Mais pas besoin d'être un démiurge pour subodorer que c'est à sa gestion de la Crtv que s'intéresse la justice. Puisque c'est à cette période du remarquable parcours administratif de cet universitaire à la notoriété établie qu'il a flirté avec des sommes importantes tirées de la cassette nationale. Il y a déjà quelques semaines, des mouvements suspects des forces de police avaient été observés autour de sa résidence au quartier Nkol-Eton à Yaoundé et de son domaine à Otoakam, à l'entrée de la ville de Sangmélima en provenance de Yaoundé, où l'ancien ministre fait également office de chef traditionnel de 2e degré. C'était à la même période qu'étaient conduites des perquisitions dans les différents domiciles de Jean-Marie Atangana Mebara, ex ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République.

La convocation par voie de presse de deux anciens collaborateurs de Gervais Mendo Ze le 28 octobre dernier par le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat en sa qualité de président du Conseil de discipline budgétaire et financière laissait déjà augurer d'une affaire qui couvait. Surtout que les deux dames recherchées n'étaient pas des collaboratrices ordinaires de l'ancien Dg. Elles connaissaient des questions financières et faisaient partie de ce qu'on peut considérer comme les "amazones" du premier cercle. Il s'agit de : mesdames Elisabeth Mongori et Melone née Enam Patricia Daisy, respectivement ex-directeur de la Cameroon Marketing and Communication Agency (Cmca) et ex-sous directeur des finances à la Crtv. Par la suite, un communiqué du ministre de la Communication, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, convoquait Elisabeth Mongori à rejoindre son poste "faute de quoi elle sera placée en position d'absence irrégulières".

La battue médiatique jusqu'ici n'a porté aucun fruit puisque des informations concordantes font état de la présence des deux dames en dehors des frontières nationales. Un privilège dont n'a pas pu bénéficier Gervais Mendo Ze, privés de sortie du pays depuis son entrée au gouvernement le 8 décembre 2004. On se rappelle qu'en février 2006, Jean-Marie Akono Zé, agent de la Crtv, préposé à la collecte de la redevance audiovisuelle à la trésorerie générale de Yaoundé et réputé proche de l'ancien Dg de cette entreprise avait été interpellée à la frontière avec le Gabon par la police avec une mallette bourrée de billets de banque dont on se demande toujours ce qu'elle est devenue. Sommairement détenu, le propriétaire de la mallette est resté libre de ses mouvements par la suite. Une affaire qui survenait au lendemain des premières arrestations survenues le 21 février 2006 dans ce qui est rentré dans l'imagerie populaire comme "l'opération Epervier".

Junior Binyam

mardi 18 novembre 2008

Suspension de Jean-Jacques Zé; ce n'est pas une affaire de gombo.

Du nouveau dans la suspension de Jean-Jacques Zé, le rédacteur en chef de Canal 2 International, mis sur la touche pour un mois. Alors qu'une première source annonçait que c'est une histoire de gombo qui avait valu au "pygmée de l'Est" sa mise à l'écart, une enquête menée dans les couloirs de la chaîne de télévision nous indique que le journaliste a plutôt été "frappé" pour insolence.

http://www.kwalai.com/index.php

Yaoundé : Ouverture timide du Festel

LA 6ÈME ÉDITION DU FESTIVAL DE TÉLÉVISION SE TIENT DEPUIS VENDREDI DERNIER SUR DIFFÉRENTS SITES DE LA CAPITALE.

Le Festival de télévision (Festel) s’est ouvert le week-end dernier à Yaoundé. En présence du cinéaste Nnomo Zanga, représentant du ministère de la Culture, de Hubert Maheux, le directeur général du Centre culturel français, Jean Michel Kasbarian, le chargé des Affaires culturelles à l’Ambassade de France, ainsi que des personnalités du monde culturel.


Ce mardi dès 20 h 45 min, Alphonse Béni est attendu au Boulevard du 20 mai avec son film « La Déchirure 2 ». Auparavant, il y aura, toujours au boulevard du 20 mai, la projection de « L’affection », un court métrage de Narcisse Mbarga. La salle de conférences de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), quant à elle, accueillera dès 14 heures, trois documentaires, notamment « Riskou », « Elouden, le mont qui parle » et « Michelle et Valence ».

A en croire le président du Festel, Rémi Atangana Abéga, plus d’une dizaine de films ont déjà été projetés au Village du festival au boulevard du 20 mai, et à la salle de conférences de la Cnps. Il s’agit, entre autres, de « Couche-toi et laisse-moi faire », un court-métrage poignant de cinq minutes diffusé vendredi dernier devant une vingtaine de spectateurs et qui relate la pédophilie et l’homophilie en milieu urbain ; de « Sentence criminelle », un film de Prince D. Onana, et « Le don involontaire » de Serge Alain Noa…

Le marché des programmes, prévu pour débuter le 15 novembre dernier, tarde toujours à prendre de l’envol. Un dysfonctionnement que le président du Festel explique par « quelques problèmes de participation. Il y a des chaînes de télévision telles que Canal 2 International et Ariane Télévision qui manquent encore à l’appel.», a dit-il. Quelques films au programme n’ont également pas pu être projetés. « Nous n’avons pas encore reçu de copies de ces films », a ajouté Rémi Atangana Abega. A côté des compétitions Tv et autres projections publiques, le festival de télévision sera le cadre de nombreux ateliers de formation et un colloque sur l’exploitation des programmes Tv en Afrique.

Écrit par Irène Gaouda

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1460&Itemid=62

Médias : Cyrille Bojiko quitte la Crtv


L’EX ANIMATEUR VEDETTE DE LA FM 105 PRÉSENTE, DEPUIS HIER, LA « MATINALE » DE SWEET FM.

Ce n’est pas souvent qu’on voit au Cameroun un employé d’un media public rejoindre une entreprise de presse à capitaux privés. La mode était surtout au débauchage, par les organes publics, des meilleurs éléments du privé, dans l’intention de « tuer la concurrence ». Cyrille Bojiko de la Fm 105 à Douala, qui fut « transféré » de Magic Fm à la Crtv, vient de franchir ce pas.

Il anime depuis le lundi 17 novembre 2008 le « Sweet Morning Show », la tranche matinale de la radio Sweet Fm, propriété du groupe Tv+, au même titre que la télévision Canal 2 International.
Au complexe Crtv-Littoral où nous nous sommes rendu lundi, un ex-collègue de celui qui cumulait les fonctions de responsable de la programmation musicale et d’adjoint à la régie d’antenne nous apprend que « c’est le principal sujet de commentaires depuis ce matin ». Notre interlocuteur fait savoir que « beaucoup ne savaient pas qu’il s’apprêtait à partir, d’où leur surprise ». Georges Ndenga, délégué du personnel à la station régionale Crtv-Littoral, est de ceux-là : « C’est vous qui m’apprenez que Cyrille Bojiko est parti, je ne le savais pas », répond-il au reporter.

A la direction de la Fm 105, on n’est pas très disert. Louise Pom, le chef de chaîne, se contente de révéler que Cyrille Bojiko lui a remis « ce matin » une lettre « de démission » dans laquelle il disait qu’il ne travaille plus pour la Crtv. Un agent de la station Crtv Littoral croit savoir que c’est depuis jeudi dernier que Cyrille Bojiko est parti : « Il est venu ici ce matin-là en compagnie de son fils, est allé dans son bureau chercher ses effets personnels, qu’il a emportés à son départ à 15 heures. »

Mis au parfum de la démission de Cyrille Bojiko dès vendredi soir, Le Jour est entré en contact avec l’intéressé pour en savoir davantage et comprendre éventuellement les raisons de ce départ insolite. Au téléphone, l’animateur a dit qu'il est « en cessation d'activité », avant d’ajouter qu'il a créé « une structure de production audiovisuelle et la Crtv reste son partenaire privilégié pour la diffusion de ses produits.

Écrit par Arnaud Ntchapda

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1461&Itemid=62

17 NOVEMBRE 1979 – 17 NOVEMBRE 2008

Il y a exactement 29 ans, la première édition du Messager parut à Bafoussam. Un véritable challenge. Né de la seule volonté de Pius Njawé, son promoteur et du soutien de quelques bonnes volontés. 29 ans après, l’aventure continue. Avec des moments d’exaltation, de lourdes menaces aussi. Si la satisfaction de mettre la première livraison sur le marché a été réelle, il n’en demeure pas moins qu’elle a été fortement hypothéquée par l’exigence de l’imprimeur qui, après avoir tiré le journal, exigea le paiement comptant du reliquat, contrairement à l’accord tacite que ce paiement interviendrait après la vente de ce premier numéro. Quelques âmes généreuses sollicitées in extremis permirent de démêler l’écheveau et d’honorer le premier rendez-vous entre Le Messager et un lectorat qu’il fallait acquérir au fil des jours.
Puis ce sera un contrat que Pius Njawé et tous ceux qui vont petit à petit se joindre à lui vont, autant que faire ce peut honorer avec tous ceux qui se reconnaissaient au combat engagé par le journal : le combat pour la liberté d’expression, le combat pour l’avènement d’une société de liberté, d’ouverture démocratique, d’épanouissement et de plénitude.
Très vite ce support de tous les espoirs des Camerounais va se heurter aux ennemis de cet ambitieux projet. Ce sera un véritable parcours d’obstacles, un parcours de combattant, pour reprendre l’expression consacrée. Procès, fortes amendes, interdictions, mis à sac de nos installations, vol de matériels, emprisonnements, exil… tout sera fait pour tuer Le Messager. Mais à tous les coups, il se trouvera des soutiens inconditionnels dont les nombreux lecteurs du journal, à l’intérieur du Cameroun comme à l’extérieur pour nous aider à surmonter les écueils en achetant le produit à la confection duquel d’aucuns exprimeront leurs idées, leurs analyses et leurs visions de la société camerounaise.
C’est ainsi que depuis ce 17 novembre au jour d’aujourd’hui, vous et nous avons été de tous les combats de notre temps. En 29 ans, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. On est parti d’une confection “coupé-collé” à la production assistée par ordinateur (Pao) aujourd’hui. Avec tout ce qui accompagne cette évolution technologique dont le moindre n’est pas l’avènement de l’Internet qui nous porte – il faut le dire – un sérieux coup au niveau des ventes. Mais, la vie est-elle un long fleuve tranquille ? que nenni ! Vivre, c’est combattre, avons-nous appris. Et ces 29 années de combat ont conforté notre expérience de la vie. Elles n’ont pas réussi ni à nous broyer, ni à nous user. Au contraire, elles nous ont aguerris et une jeunesse acquise à notre combat a rejoint les rangs pour continuer le noble combat engagé il y a 29 ans.
Des parutions opportunes, nous sommes passés, malgré tout à bi-mensuel, hebdomadaire, tri-hebdomadaire et… quotidien depuis septembre 2004. Et la belle aventure se poursuit. Il va sans dire que nous nous engageons déjà dans la perspective d’un trentième anniversaire au cours duquel ensemble, nous revisiterons le chemin parcouru pour poser les jalons du Messager du futur.
Dans les prochaines éditions nous vous donnerons les articulations de ces moments de souvenir et de projection dans le futur pour que ensemble nous continuions le combat.

Par La Rédaction

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=96&code_art=25550

lundi 17 novembre 2008

La presse fait son autocritique à Maroua

L’Assemblée générale d’étape du Réseau des journalistes du Septentrion (Rjs) s’est tenue du 31 octobre au 2 novembre 2008 dans la métropole régionale de l’Extrême Nord.

Ils sont venus des trois régions septentrionales (l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême Nord) pour prendre part à la grand-messe de la presse du Grand nord dans la ville de Maroua. Les journalistes originaires ou exerçant dans cette région ont évalué le chemin parcouru depuis 2007 par le Réseau des journalistes du Septentrion. Ils ont surtout mis le doigt sur les maux qui minent leur profession dans cette région. Les participants ont constaté la dégradation croissante de la moralité des hommes de médias. D’où les déviances telles que l’arnaque, la généralisation de la pratique du "gombo", etc. Egalement dénoncées, les conditions extrêmement précaires dans lesquelles beaucoup exercent dans le Grand nord, le manque de matériel de travail, les salaires au lance-pierre (lorsque l’employeur consent à en accorder au correspondant), le traitement intéressé de l’information, l’accès difficile à l’information, les rapports de moins en moins conviviaux entre hommes de médias et l’inertie observée dans certaines délégations de la communication. Les travaux en ateliers ont aussi permis de s’inquiéter des menaces et autres intimidations dont sont victimes les ouvriers de la plume et du micro, du phénomène liés aux "cadreurs". Ces reporters-cameramen qui écument la région pour des raisons pas toujours professionnelles. A l’unanimité, il a été décidé d’élaborer un fichier de ces cameramen. Ensuite, il s’agira d’organiser des séminaires de formation à leur intention, question d’éviter des déviances sur le terrain. Autres recommandations, un dispositif de veille et de sanctions est mis sur pied pour traquer et mettre hors d’état de nuire les "journalistes" réputés véreux. Le Rjs envisage ainsi d’adresser des correspondances aux patrons des médias dont les employés seront régulièrement incriminés de déviances professionnelles, au Conseil camerounais des médias (Ccm)… Le Réseau s’engage également à former et recycler les journalistes. Il a convenu de la mise sur pied d’un comité d’étude d’un projet de création d’une radio commerciale dans le Septentrion au regard du paysage médiatique encore presque vierge.

Professionnalisme
A cet effet, il existe désormais un département y afférent au sein du Réseau. Une cérémonie de promotion de l’excellence sera organisée en début de chaque année. Les meilleurs journalistes et acteurs sociaux seront primés. S’agissant de la précarité de la condition du journaliste, des doléances seront adressées dans les prochains jours aux directeurs de publication afin que quelque chose soit fait dans le sens de pallier cette situation.
Au cours des travaux de Maroua, le Réseau s’est réjouit du séminaire de formation organisé l’an dernier à Ngaoundéré (avec le soutien financier de l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun) sur les fondamentaux du journalisme, l’édition de Rjs-info sur la couverture de la guerre civile de février 2008 au Tchad. L’on a également salué l’avènement à un rythme soutenu des radios communautaires sur toute l’étendue de la région, l’émission en modulation de fréquence de certaines radios internationales (Radio France internationale, British Broadcasting Corporation) et l’élargissement de l’éventail des correspondants des médias locaux, même si le salaire ne suit pas dans la majorité des cas. Le Réseau vient du reste de recevoir des financements de l’Ambassade des Usa pour la production de microprogrammes sur l’éducation de la jeune fille, lesquelles seront diffusées sur les chaînes de radio locales. Pour redynamiser le Réseau, de nouveaux hommes ont été désignés à la tête de certaines coordinations régionales. Le maire de Maroua 1er Hamadou Hamidou -qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture- a reconnu le bon travail abattu dans la région par les médias. Il a simplement invité les participants à des efforts supplémentaires dans le sens du professionnalisme.


Nouveau bureau du Rjs
Coordonnateur : Moussa Marandata (Crtv Nord)
Secrétaire général : Dieudonné Gaibai (Mutations)
Secrétaire général adjoint : Jacques Kaldaoussa (Le Messager)
Trésorier : Mme Fadimatou
Commissaire aux comptes I: Arlequin Souaibou (Crtv Adamaoua)
Commissaire aux comptes II : Oscarine Mbozo’a (Lne)
Coordonnateur RJS-Extrême Nord : David Wénai (L’œil du Sahel)
Coordonnateur Adjoint : Bakari Galdima (Crtv Extrême Nord)
Coordonnateur RJS-Nord : Moussa Marandata (Crtv)
Coordonnateur Adjoint : Garba Bakari Issa (Crtv)
Coordonnateur RJS-Adamaoua : Georges Alain Boyomo (Le Messager)
Coordonnateur Adjoint : Jean Claude Napani (Sawtu Liinjila)
Chef de département Formation et communication interne : Djamo Haman (Crtv)
Adjoint : Mirabelle Bonie (Crtv)
Chef de département Développement des partenariats et Relations avec les Médias : El Hadj Essiakou (Delcom Bénoué)
Adjoint : Sébastien Djegolé (Lne)
Chef de département des activités culturelles et de la promotion de l’excellence professionnelle : Clément Kébémi (Stv-Extrême Nord)
Adjoint : Lamissia Adolarc (Le Jour)
Délégué du RJS à Yaoundé : Amadou Bello (Cellcom Minpostel)
Délégué du RJS à Douala : Claude Zéba ( l’Effort camerounais)
Délégué adjoint : Eric Roland Kongou (Mutations)


Par Georges Alain BOYOMO

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=100&code_art=25562

Trace Tv repense la conquête de l’Afrique

“ Trace Tropical ”. C’est le nom de la future chaîne de groupe Trace TV. L’annonce a été faite à Yaoundé, il y a quelques jours, par le président directeur général de Trace TV, Olivier Laouchez. Il s’agit d’une chaîne du groupe dont les contenus musicaux seront en majorité tournés vers les rythmes de l’Afrique. L’innovation part de l’observation selon laquelle makossa, mbalax, ndombolo, coupé-décallé… ne sont pas suffisamment diffusés sur les trois antennes de Trace TV. En fait, les musiques urbaines telles que le Rap et le Rn’b occupent 92% des contenus diffusés sur ces antennes. Selon le Pdg, c’est en janvier 2009 que les premiers programmes de Trace Tropical seront disponibles en Afrique.
L’échange avec Olivier Laouchez a aussi permis aux artistes de se renseigner sur les conditions de diffusion de clips vidéo. “ Nous ne faisons jamais payer un artiste ”, précise d’emblée le Pdg. Il suffit de faire parvenir le clip à Trace Tv. Ensuite, une équipe se charge de visionner et de s’assurer d’un ensemble de paramètres artistiques et techniques. Olivier Laouchez affirme que c’est plutôt les artistes et maisons de production qui bénéficient des passages sur sa chaîne. “ Nous payons près de 700 millions Fcfa ”, en termes de droits. Ce qui représente 20% du chiffre d’affaires du groupe.
Ces chiffres n’empêchent pas le Pdg de se plaindre du contexte Camerounais. Il y a d’abord des escrocs qui soutirent des millions aux artistes en leur promettant de les faire diffuser sur Trace. Mais il y a aussi le problème du piratage ; car Trace Tv est distribué par Canalsat et Tv+. Si Canalsat Horizon revendique 15 à 20 mille abonnés au Cameroun, Olivier Laouchez observe que des millions de Camerounais regardent Trace Tv dans leurs chaumières. “ C’est une situation unique. Le Cameroun est le seul pays au monde où cela existe à une telle échelle ”, révèle-t-il.
Le séjour d’Olivier Laouchez s’est poursuivi au Cameroun avec une rencontre avec les étudiants de l’Ecole supérieure des sciences de l’information et de la communication (Esstic), le ministre de la Communication, des responsables du ministère de la Jeunesse et du ministère des Sports et de l’éducation physique, ainsi que des responsables d’entreprise à Yaoundé et Douala.

Par E.T.

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=49&code_art=25557

jeudi 13 novembre 2008

Média : Enfin la convention collective des journalistes


Le document portant conditions d’amélioration des conditions salariales des journalistes a été signé hier à Yaoundé par des patrons de presse.
Un jour nouveau se lève pour de nombreux journalistes du Cameroun. Du moins, pour ceux dont les patrons ont pris part à la signature de la convention collective portant amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes.
Hier à l’hôtel Djeuga de Yaoundé, ils sont venus nombreux, les uns plus curieux que les autres. La cérémonie de signature très courue par les journalistes, a eu lieu en présence du ministre de la Communication, Jean Pierre Biyiti bi Essam, du ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, Robert Nkili, des patrons de presse ainsi que des associations des syndicats de journalistes. Cette signature de la convention collective des journalistes intervient après trois années d’intenses négociations entre employeurs et employés des médias.

Une dizaine de responsables d’organes de presse ont pris part à cette signature notamment, Richard Touna du journal Repères, Haman Mana du Jour, Abdel Blaise Fotso de Sweet Fm représentant le groupe Canal2…

Pour le ministre de la Communication, cette convention vient mettre fin à la traite des journalistes dans les rédactions. Elle leur octroie un statut de travailleurs. Dans le même ordre d’idées, le Mincom rappelle les journalistes à la discipline, le respect de l’éthique et de la déontologie. Pour le ministre du Travail, Robert Nkili, cet événement intervient après de longues et harassantes négociations. Il remercie de ce fait, les journalistes pour les efforts consentis au cours des discussions, le groupe des travailleurs pour leur franche collaboration avec le gouvernement.

Cette convention qui a été signée hier apporte un certain soulagement. Notamment la hausse des salaires des journalistes, leur affiliation à la Caisse nationale de prévoyance sociale, ainsi que le paiement des cotisations afin que le journaliste conforte sa dignité de travailleur social.

Écrit par Irène Gaouda

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1337&Itemid=62

mardi 11 novembre 2008

Sally Messio à bediong : «La Crtv manque de programmes locaux»


Profitant des assises du Séminaire de formation du Cirtef à Yaoundé, la directrice des Programmes de la Crtv a bien voulu nous expliquer la politique des contenus de la chaîne publique camerounaise.

Quels sont les contenus proposés aujourd’hui par les médias publics des pays africains francophones pour faire face à la concurrence du privé?

Je tiens à préciser que les médias publics ont une obligation à la fois face au gouvernement et face au public. Il faut accompagner l’action du gouvernement en présentant ses actions et ses projets.Le peuple a d’ailleurs besoin de savoir ce que font les dirigeants du pays. Parallèlement, les médias publics doivent donner une information de proximité en permettant aux citoyens de se voir et de s’entendre sur le média pour lequel ils paient une redevance. Enfin, il faut proposer du divertissement. Parlant de concurrence, l’offre des chaînes privées est loin de remplir toutes ces obligations.

Et comment la Crtv résiste-t-elle à la concurrence du privé?

La Crtv s’applique à assurer simplement ses missions en tant que média public. Il y a des programmes d’information comme les journaux. Nous organisons des émissions participatives faites par et pour les citoyens. Ils sont invités pour exprimer leur intelligence. Certes la Crtv ne le fait pas toujours avec bonheur, mais nous travaillons comme nous pouvons, avec les moyens de bord.

Qu’est-ce qui empêche justement la Crtv de remplir avec bonheur ses missions?

La Crtv est un bel immeuble qui cache des problèmes cruciaux. Le matériel est aujourd’hui complètement désuet. Contrairement à nous, les chaînes de télévision privées utilisent un matériel numérique. A la Crtv, il s’est instauré un comportement de fonctionnaire qui ne facilite pas la créativité. Les employés n’ont aucune obligation de résultat. En un mois, je peux rédiger un article ou rien du tout, mais percevoir mon salaire. Conséquence, seule une poignée de personnes travaille.

La Crtv manque de programmes locaux qui se situent aujourd’hui à 50% du contenu global, au lieu de 70% comme le prescrit la réglementation. Nous ne pouvons pas produire à la fois des programmes de flux et ceux de stock. Il faut au Cameroun, comme au Bénin, en Côte d’Ivoire ou au Burkina Faso, des réalisateurs professionnels indépendants qui nous proposent des produits de qualité.

Est-ce à dire que la Crtv, pour remplir son antenne, diffuse tout ce que lui propose Canal France international (Cfi)?

Non, Cfi envoie à la Crtv 20 heures de programmes par jour. Ils sont de deux types : les programmes fabriqués par d’autres chaînes africaines francophones et ceux en langue française venus du monde entier. Nous sélectionnons les émissions qui peuvent intéresser le public camerounais : des documentaires, des dessins animés, des séries et des feuilletons. Cela permet d’avoir des émissions à moindre coût, car la Crtv manque de moyens financiers.

Écrit par Assongmo Necdem

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1262&Itemid=62

lundi 3 novembre 2008

Concertation : Une boussole pour orienter les actions de la communication

Les membres du comité de pilotage de la stratégie sectorielle de cet aspect ont été installés vendredi dernier.
Près de 8 ans après sa mise en œuvre dans certains départements ministériels, le ministère de la Communication a décidé de ne plus rester en marge de cette dynamique, en se dotant d'un instrument destiné à orienter son action. Cette boussole n'est rien d'autre que la stratégie sectorielle du sous secteur de la communication dont le comité de pilotage a été installé vendredi dernier, 31 octobre 2008, dans la salle de conférence du ministère de la Communication. "Nous avons pris conscience de l'urgence pour le ministère de la Communication de se doter d'une stratégie sectorielle. C'est ça l'essentiel. Nous espérons que nous en aurons une l'année prochaine", a reconnu le ministre de la Communication, Jean-Pierre Biyiti Bi Essam.

En effet, selon le représentant du ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, Guy Aimé Fondja: "la stratégie sectorielle permet une meilleure visibilité et une meilleure lisibilité des actions à mener dans un secteur donné". La Communication revêt donc une importance pluridimensionnelle, notamment sur le plan politique, social, financier et économique. A titre d'application numérique, on peut s'inspirer des résultats d'une enquête menée par l'Institut national de la statistique en 2005. D'après ceux-ci, a indiqué Jean-Pierre Biyiti Bi Essam, les entreprises publiques de ce secteur emploient 2500 personnes. En outre, elles ont une masse salariale de 8,3 milliards de Fcfa et un investissement annuel qui s'élève à 550 millions de Fcfa. Dans l'ensemble, entre 1997-2005, les entreprises de communication ont importé des équipements pour 122 milliards de Fcfa.

Le comité de pilotage, présidé par Laurent Antoine Medjo, secrétaire général de ce département ministériel, a donc pour principale mission d'élaborer le bon diagnostic et les axes stratégiques à mettre en œuvre pour que la communication puisse contribuer au développement de la société camerounaise. "Grâce à elle, on est informé, on peut se former, on réussit à rassembler les membres d'une même société et à consolider les liens d'une nation", a soutenu le ministre de la Communication. Il est donc question que d'ici 2009, quand cette stratégie sera effective, que ce secteur prenne un nouveau départ, quand on sait qu'il y a un réel foisonnement dans le secteur. On dénombre notamment 1 messagerie, 5 imprimeries, 5 stations de télévisions, 57 stations de radiodiffusions, 87 entreprises de publicité, près de 500 cablo-distributeurs et 600 journaux à périodicité variable. A condition de ne pas faire un mauvais diagnostic et de recenser les vrais problèmes de ce secteur.

Priscille G. Moadougou

http://www.quotidienmutations.info/mutations/nov08/1225723022.php

dimanche 2 novembre 2008

Communication : Biyiti Bi Essam lance stratégie sectorielle


La cérémonie d'installation des membres de son comité de pilotage s'est tenue hier à Yaoundé.
Vendredi, 31 octobre dernier, la salle des conférences du ministère de la Communication à Yaoundé a abrité la double cérémonie de lancement officiel de la stratégie sectorielle du sous-secteur de la communication et d'installation du comité de pilotage du document de stratégie sectorielle.
La stratégie sectorielle, d'après Guy Foncha, représentant du ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, est un cadre de cohérence des activités à mener dans un secteur donné.
"Il assure la mise en cohérence des activités avec les engagements de l'Etat et les limites des enveloppes budgétaires", explique-t-il. Il ajoute que "le document de stratégie est aussi un document de plaidoyer pour rechercher des financements auprès des partenaires de l'Etat. Il est élaboré selon le guide de la planification stratégique de 2006". Dans le sous-secteur de la communication, il devra pallier aux limites du budget dans les années à venir.
Dans son propos liminaire, Jean-Pierre Biyiti Bi Essam, le ministre de la Communication, a affirmé que le sous-secteur de la communication qui emploie 2500 personnes avec une masse salariale de 8,3 milliards participe au relèvement du niveau d'information et de formation des personnes. " Nous sommes très en retard dans le lancement de cette stratégie sectorielle, et je souhaite qu'elle soit produite dans des délais raisonnables", a-t-il affirmé.
A la fin de la cérémonie, les 60 membres du comité de pilotage, représentants de divers départements ministériels et organismes publics, se sont réunis autour de Laurent Antoine Medjo Mintom, secrétaire général du Mincom et président de ce comité, pour tenir leur première séance de travail. Ils auront pour but, entre autres, de faire l'état des lieux de la communication au Cameroun et de veiller à l'adoption du document de stratégie par l'Etat.

Écrit par Stéphanie Dongmo

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=972&Itemid=62

Biyiti Bi Essam : "Nous voulons créer d'autres journaux et chaînes de télévision de service public"


Le ministre de la Communication dit ses attentes quant au lancement de la stratégie sectorielle de la communication.

Vous avez dit dans votre discours que le ministère de la Communication avait accusé un retard dans le lancement de sa stratégie sectorielle…
Oui. La stratégie sectorielle est une boussole qui sert à un département ministériel à orienter son action. Mais certains naviguent sans boussole.
Nous sommes relativement en retard par rapport au chronogramme qui a été instruit en 2000 par le gouvernement et par rapport à d'autres départements ministériels.
Qu'est-ce qui justifie ce retard ?
Je ne voudrais pas épiloguer là-dessus. Le plus important c'est qu'on a pris conscience du retard et que nous avons lancé le processus.
Quelles sont vos attentes quant à cette stratégie ?
On commence seulement à l'élaborer. Nous voulons d'une part augmenter l'offre d'information sur le Cameroun et d'autre part augmenter tous les canaux pour fluidifier l'information. Nous voulons aussi consolider le service public de la communication en créant d'autres journaux et chaînes de télévision. Nous voulons réguler le secteur de la communication au Cameroun. Nous voulons que naissent et prospèrent de véritables entreprises de communication qui embauchent du personnel et le paient. Nous pensons que sans véritables entreprises, la communication ne peut prospérer. Nous voulons faire connaître le Cameroun à l'extérieur.
Quel est le délai accordé au comité de pilotage pour rendre sa copie ?
Nous espérons qu'en 2009, cette stratégie sera prête. Le comité en a les moyens humains et matériels. Un budget de 50 millions de Fcfa a été alloué au projet et, en 2009, nous allons instruire une nouvelle ligne budgétaire.

Écrit par Stéphanie Dongmo


http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=971&Itemid=62

jeudi 30 octobre 2008

Renc’Art : Books' and things

Il existe dans la ville Buéa, à l'entrée du campus universitaire, une maison de commerce étrange qui n'est ni tout à fait une librairie, ni même un salon de beauté, encore moins une brocante, mais un peu de toutes ces choses à la fois.
Si on en juge par son nom : Books and things, (traduction : livres et articles divers) la commercialisation du livre semble cependant avoir été au départ de ce projet. A l'entrée d'un campus universitaire, quoi de plus normal que de vendre des livres ?

Des livres en effet, il y en a chez Books and things. Mais le pittoresque ici est que vous ne trouverez que des livres d'occasion, en anglais et exclusivement d'auteurs américains. Une espèce de librairie spécialisée donc, mais où les livres sont rangés comme dans un magasin de stockage de la friperie, dans le plus grand désordre. A l'origine de ce business, témoignent quelques anciens habitués des lieux, les books (livres) étaient l'activité phare ; on les retrouvait exposés à l'entrée de la boutique avec beaucoup de soins ; les " nouveautés " étaient mises en évidence. Le magasin portait alors bien son nom : d'abord des Books ensuite des things.

Things and books
Aujourd'hui, les choses ont changé, l'important ce sont les thinks et l'accessoire, les books. En effet, toute la devanture de cet espace est désormais exclusivement occupée par des produits cosmétiques et un bric-à-brac de vieux objets de débarras, importés des USA. La boutique s'appellerait aujourd'hui Things and books que cela traduirait mieux la réalité de son achalandage et sûrement l'orientation des chiffres qui y sont réalisés. Il peut alors apparaître intéressant de savoir qui de la clientèle ou du patron de books and things a infléchi le cours de cette affaire qui, placée à l'entrée d'un campus universitaire visait sûrement à accompagner les étudiants dans leur quête du savoir selon le principe des anciens : doctus cum librum (savant avec le livre ou comme le livre). Les produits divers, cosmétiques notamment sont malheureusement devenus la principale activité de books and things, comme c'est le cas des autres boutiques alentours.

A défaut d'avoir des têtes bien faites et bien pleines, les étudiants et surtout les étudiantes se contenteront de les avoir au moins bien présentables. Sait-on jamais ? A défaut de réussir par les études, ils tireront leur épingle du jeu social en vendant leurs charmes et en se vendant à l'encan ; et pour cela les things sont plus utiles que les books. Les cybercafés même des environs des campus universitaires servent ainsi plus à la recherche de partenaires et d'opportunités d'immigration qu'à la recherche documentaire.

Doctus cum librum
Les campus universitaires de notre pays deviennent ainsi jour après jour les lieux où on lit le moins. En effet, s'ils ne disposent pas de bibliothèques personnelles dans leurs chambres, s'ils fréquentent si peu les bibliothèques (bibliothèques universitaires, bibliothèques publiques, bibliothèques des cercles et des centres de recherche, etc.), on est bien en droit de se demander où et à quel moment les étudiants de nos universités lisent. Qu'il n'y ait aucune vraie librairie dans le voisinage immédiat de tous nos campus universitaires est révélateur du niveau de culture livresque des étudiants camerounais.

En revanche, on voit bien comment ils se tiennent au courant de la mode et de tout ce qui est tendance, à la fois dans le domaine du show-biz et du sport. Pour mettre un bémol à l'enthousiasme de ceux de l'ESSTIC, l'Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Communication de l'Université de Yaoundé II, le Pr Laurent Charles Boyomo Assala qui dirige cette institution a dû leur rappeler que, vêtus tendance, c'est-à-dire, en DVD pour les filles et en moulants et tailles basses pour les garçons, ils ne pourront plus accéder aux salles de cours de son établissement.
Mais le chemin reste long qui reconduira les étudiants camerounais sur les sentiers de leur vocation originelle : être doctus cum librum.

Par Marcelin VOUNDA ETOA*

Peinture : Louis Epée sous l'arbre à palabres


La dernière exposition de l'artiste à cours au Ccf et se veut un appel au dialogue et à la discussion.
C'est par la " grande traversée " que l'artiste invite les spectateurs à se retrouver sous l'arbre à palabres pour, dit-il, "sonder ensemble les souffrances nées du vécu quotidien et historique, échanger, partager, chercher échafauder et essayer de construire un rêve collectif ". La première pièce de cette exposition ; mélange allant bleu nuit au bleu clair avec un soupçon de blanc, est traversée par un objet que l'on pourrait assimiler à une fusée, comme si le peintre appelait à plus de réflexion et de sérénité au moment de se retrouver sous "l'Arbre à palabres ", la deuxième toile qui donne son nom à l'exposition dont le vernissage a eu lieu le 22 octobre dernier au Centre culturel français de Yaoundé.

Sur la toile, l'arbre, privé de ses feuilles est sombre et trône au centre sous un ciel ensoleillé.
C'est ici que, jusqu'au 30 novembre, LouisEpée rencontrera un public désireux de s'interroger sur ce " contexte social, politique et économique marqué par un désert de solidarité et où règne [|…] la logique du sauve-qui-peut et le chacun pour soi". Au fil de l'exposition dont la dimension des toiles varie entre 169X123 et 60X70, l'artiste mêle avec aise couleurs chaudes et froides, au gré de ses interpellations. Et c'est avec quelque appréhension que l'on marque un arrêt devant cette grande toile craquelée à dominance ocre ; "Mbo'a Su " ; sur laquelle orange, jaune, bleu, rouge et vert s'unissent pour former un agréable kaléidoscope.

Pour l'artiste, le moment est bien choisit pour se retrouver sous l'arbre à palabres et scruter " Douala o Mulema ", un ensemble de toiles qui se composent d'une grande toile et de quatre petites à travers lesquelles il semble vouloir traduire la communion des âmes et la sérénité qui ressortiront de ces débats et échanges sous l'arbre.
Né en 1964 à Douala, LouisEpée est titulaire d'une licence en sciences naturelles, arts plastiques et en Histoire de l'art de l'Université de Douala, il est membre fondateur du collectif PrimArt et enseigne les Arts Plastiques à l'Institut de formation artistique (Ifa) de Mbalmayo. A la fois peintre, sculpteur et décorateur, il a beaucoup travaillé sur l'exploration esthétique de la mémoire des Sawa (peuple de la côte Camerounaise) et particulièrement sur le Ngondo.

Dorine Ekwè

Musées : Les privés prennent le relais


Officiellement ouvert en 2000 à l'occasion du sommet France-Afrique, le musée national a de la peine à attirer du monde alors que les initiatives privées fleurissent à Yaoundé.
Jeudi, 23 octobre dernier, la ville de Yaoundé s'est enrichie d'un musée privé: " La Blackitude ". Sa promotrice, Sa Majesté Fô Nab Ngo I Nana Sunjio Agnès, préfère le mettre dans la catégorie des centres d'art. A l'intérieur de cet espace à l'entrée duquel un message rappelle au public que défendre sa culture s'est la protéger; ce sont près de 1000 pièces qui occupent l'espace. Il s'agit en majorité de statuettes et statues rituelles en bois et en céramique.
Mais des costumes de danses traditionnelles dont ceux des Grassfield y sont également exposés. L'ouverture de ce musée dont l'objectif, selon l'initiatrice est de "conserver, de documenter, de valoriser, et de diffuser des arts et cultures du Cameroun et d'Afrique, dans tous leurs aspects " (Mutations N°2267 du lundi 27 octobre 2008), coïncide avec celle de la Fondation Salomon Tandeng Muna et, de son musée en juin dernier.

Ici, en plein coeur de la ville, ce sont près de 8.00 pièces avec une dominante pour la sculpture, les masques, les statuaires de bois et de bronze et des éléments divers de la Culture tel le matériel et le mobilier domestique ainsi que de prestigieuses parures qui sont présentés au public qui, chaque jour, vient découvrir ces pièces rares. Une hôtesse est d'ailleurs commise à l'accueil de ces amateurs. Elle les guide chaque jour dans les dédales de la fondation, mais surtout, du musée qui semble être le lieu le plus prisé de cet espace
Ces deux musées viennent ainsi se joindre à une pléiade d'autres espaces du même genre qui ont été ouverts au fil des ans par des particuliers dans la ville de Yaoundé. Parmi ceux-ci, le musée des arts Bantous situé au quartier Bastos à Yaoundé, le musée Afhémi situé au lieu dit rue Damase à Yaoundé…

Alors, qu'est-ce qui fait courir les promoteurs privés vers la création de musées? D'après Alexandra Loumpet-Galitzine de l'Université de Paris I " Par ailleurs, le développement, ces dix dernières années, d'un fort courant d'intérêt en faveur de l'identité culturelle " en est à l'origine. Les promoteurs quant à eux répondent tous, unaniment que leur intitiative est guidée par: "L'envie de mettre à la disposition du public camerounais et étranger des collections qui leur parlent de notre culture ".

Et Germain Loumpet, conservateur du musée de la fondation Tandeng Muna de préciser : "Le musée qui abrite les collections Muna n'est pas davantage destiné à procurer uniquement de la délectation et de l'agrément mais tente d'apporter quelques enseignements sur l'évolution". Pour la plupart de ces propriétaires de musées privés au Cameroun, il est important de faire connaître le riche patrimoine culturel du Cameroun qui, bien que connu et apprécié au delà de ses frontières, demeure insuffisamment exposé à travers le pays du fait de l'importance des collections camerounaises à l'étranger, exportées légalement ou non. Le plus souvent, c'est la mauvaise organisation de ce que l'on présente comme étant le musée national du Cameroun qui semble être le déclencheur de la création de ces différents musées.

Infrastructures
Combien de fois en effet n'a-t-on pas remarqué cet air ahuri de touristes et visiteurs locaux, regardant la maigre collection des pièces de reproduction exposées ici et là sans un soin particulier ?
Comme le musée national, plusieurs de ces musées privés souffrent du manque d'infrastructures adéquates pour la préservation et la conservation des pièces. Alors que sur le flanc du Mont-Fébé, le Monastère bénédictin s'en est doté et offre heureusement, dans 3 salles, une collection de quelque 400 objets, masques, tabourets, lits, panneaux muraux sculptés, pipes, vaisselle, cornes à boire, figurines diverses, bijoux, objets utilitaires ou chargés de signification sociale ou religieuse depuis le 1er janvier 1970.

Dans son article paru dans l'édition de janvier/février 2008 de la revue " The courrier, le magazine de l'Afrique ", Ruth Colette Afane Bellinga, historienne de l'art et professeur à l'Université de Yaoundé I, précise qu'en plus du manque d'espace et d'équipement nécessaires pour l'exposition permanente, les moyens financiers sont très limités pour le bon fonctionnement des musées, l'équipement de contrôle du climat, les services éducatifs, les missions de collecte et de transport des œuvres à travers le pays et pour le montage des bibliothèques spécialisées en muséologie et en sciences auxiliaires, les œuvres sont donc exposées à divers facteurs de dégradation. Par ailleurs, ces musées manquent de personnel qualifié.


Dorine Ekwè

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225380276.php

Crtv : A la reconquête de l'audience


Le directeur général vient de réceptionner un important équipement pour remplacer les installations vieilles de 23 ans.
Le directeur général de la Crtv, Amadou Vamoulké, vient de doter la Crtv de 10 nouveaux émetteurs de télévision. Cette acquisition d'une valeur de 373 millions de Fcfa est le fruit de la coopération avec le Japon. Aux dires des responsables techniques de ce média d'Etat, les nouveaux émetteurs permettront d'améliorer considérablement le signal de la Cameroon radio television sur l'étendue du territoire. A cet effet, les différentes stations provinciales bénéficient déjà de ce matériel numérique, qui vient remplacer l'analogique.

Lors de sa visite de travail entreprise à Douala le 16 octobre dernier, le Dg de la Crtv a assuré que les téléspectateurs de Kribi, privés d'images de la Crtv depuis un an, peuvent à nouveau capter la chaîne nationale. Il en va de même pour ceux de Yagoua. M. Vamoulké a déclaré être conscient des attentes en matière de couverture télévisuelle, dont sa structure fait l'objet et de la mission de service public qui lui incombe. Mais il compte entretenir la relation affective qui lie la Crtv au public camerounais, qui, malgré les infidélités, compte toujours sur la chaîne nationale. " Nous avons bien saisi cela et ferons tout notre possible pour rendre le signal toujours accessible. Et oeuvrer pour que le contenu de nos programmes soit satisfaisant ", promet-il.

M. Vamoulké a également évoqué la concurrence avec les chaînes de télévision privées. " Il y a suffisamment de place dans le paysage médiatique pour que chacun trouve son compte. Par ailleurs, la Crtv n'est pas dans une logique purement concurrentielle, même si nous nous disputons le marché publicitaire, mais c'est de bonne guerre ", indique t-il dans un sourire. Hormis les émetteurs télévisuels, les émetteurs radio ont été implantés dans les centres techniques de diverses provinces, parmi lesquels le Littoral. Ainsi, Amadou Vamoulké soutient que les auditeurs des stations régionales (Crtv Littoral) et commerciale (Fm 105) du Littoral ne seront plus jamais privés de programmes comme cela a été le cas il y a quelques jours.

Monique Ngo Mayag

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225377780.php

mercredi 29 octobre 2008

Dschang : La Crtv revient dans le zapping

La chaîne qui n'émettait plus en clair depuis huit mois vient de rentrer dans les ménages grâce à un nouvel émetteur.

Le 10 février 2008, les téléspectateurs de la Crtv du département de la Menoua se sont vus empêchés de suivre le traditionnel discours du président de la République à la jeunesse. Ce qui paraissait être une légère défaillance s'est révélé comme une panne grave de son émetteur, complètement hors service. Les écrans sont ainsi restés fermés depuis lors, du moins pour ceux des téléspectateurs incapables de s'offrir des images par câble. Car il faut préciser que contrairement aux autres localités déjà nanties, Dschang et les autres villes du département de la Menoua ne reçoivent pas encore directement sans parabole ou câble, les images des chaînes de télévision autres que la Crtv. C'est donc seulement une minorité de téléspectateurs privilégiés, qui avaient encore droit à ces images.

Pour échapper aux interpellations et plaintes incessantes de ces téléspectateurs désemparés, les responsables de la délégation départementale de la communication de la Menoua et du centre Tv de Dschang, se voyaient obligés de raser les murs. Heureusement que la situation est redevenue normale depuis cette mi-octobre 2008, avec l'installation d'un émetteur de 500 W sorti tout droit d'usine. Celui-ci est venu remplacer le petit re-émetteur de 10W, vieux de 22 ans, puisque en place depuis 1986. Avec cette puissance multipliée par 50, le signal est directement capté par satellite, ce qui permet un rayonnement et une qualité de l'image exceptionnels, allant jusqu'au département voisin du Lebialem dans la province du Sud-ouest.

Reconnaissantes, les populations de la Menoua s'apprêtent à organiser selon le souhait du préfet Irénée Galim Ngong, une très grande cérémonie de réception de ce joyau. Sûrement que le ministre de la Communication et le directeur général de la Crtv qui ont oeuvré tous les deux pour ce succès, recevront de solides motions à l'occasion. Seulement, il faudrait résoudre avant la fête, certains préalables qui se dressent comme obstacles, à savoir l'insécurité à laquelle sont exposés les nouveaux équipements, et le manque de personnel pour son entretien.

Situé sur une colline inhabitée derrière le campus C de l'université de Dschang, le centre Tv où est logé l'émetteur, est souvent l'objet des attaques des malfrats. Pour ce qui concerne le personnel, après le décès non remplacé d'un de ses agents, le chef de centre n'en a plus qu'un seul sous la main. Lui et ce dernier doivent travailler chaque jour de 4 h30 à 2h du matin, sans repos. Dernière ombre au tableau touchant au domaine technique, l'absence d'un émetteur de relais en radio nécessaire à Dschang. Celui-ci a été demandé en même temps que l'émetteur Tv, mais une seule doléance a été satisfaite, ce qui fait persister les zones d'ombre dans le département, déjà même à partir de la ville de Dschang.

François Temkeng Chekou

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225301111.php

mardi 28 octobre 2008

Les médias face au sous financement

« Le management des journaux n’a pas suffisamment exploré les pistes de rentabilisation de leurs espaces ». Propos de Haman Mana, vendredi 18 juillet 2008. Le directeur de publication du quotidien Le Jour intervenait à la Fondation Friedrich Ebert dans le cadre de son press club. Son axe d’intervention a porté sur le sous financement des médias et ses conséquences sur la qualité des journaux. La publicité est l’une des sources de revenus des journaux. Mais les journaux subissent les caprices des annonceurs. « On est obligé d’aller pieds et poings liés chez les annonceurs » en nouant des partenariats qui « comportent des non-dits », affirme Haman Mana.
Les patrons de presse font face à un dilemme : « Nous voulons faire une presse de qualité. Est-ce que nous avons les moyens ? », s’interroge le directeur de publication du Jour. En plus de la rareté des moyens, « nos produits n’ont aucune promotion. Quand vous faites un bon journal, il faut aussi bien le vendre. Nos journaux ne sont pas bien vendus ». Car, « le management est mal fait », tranche Haman Mana. Il décèle un réel problème entre l’impression et la distribution des journaux camerounais. Le directeur de publication du Jour exhorte ses confrères : « A l’heure actuelle, il faut trouver le moyen d’avancer au lieu de s’attarder sur le problème de survie de nos organes de presse. La presse privée en particulier doit sortir du modèle de l’aide et les journalistes doivent se faire accepter par la qualité de leurs titres ».
Abordant la question du financement, Boniface Forbin, directeur de publication de The Herald, fait la différence entre les médias à capitaux publics et ceux à capitaux privés. La première catégorie, constituée de Cameroon tribune et de la Crtv, vit des fonds publics : subventions de l’Etat, redevance audiovisuelle (pour la Crtv), etc. Il cite aussi des abonnements des services publics où Cameroon tribune est systématiquement distribué. Les médias à capitaux publics sont aussi financés par la publicité.
Quant aux médias privés, Boniface Forbin révèle que leurs sources de financements sont : les fonds privés, les apports personnels, les dons informels, et bien sûr la publicité. Mais ces médias ne bénéficient pas de la confiance des établissements bancaires qui ne leur accordent pas des financements sous forme de prêts. Les journaux tardent à devenir des entreprises. Le directeur de publication de The Herald sollicite l’aide des organismes internationaux. « Nous avons besoin d’aide » : impression, équipements informatiques, imprimerie… Le représentant résidant Fes au Cameroun, en Rca et au Mali, Reinhold Plate, soutient que « le financement des médias est un élément très important » pour faire vivre la démocratie à laquelle ces médias concourent.

Par Christian LANG

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=49&code_art=24267

Michelle Ebongué : Les publicitaires clandestins sont sanctionnés


La déléguée provinciale de la Communication du Littoral parle de la réglementation dans la publicité.
Quelle est la structure habilitée à concevoir une publicité?
Nous avons les agences conseil en publicité, la régie de publicité et un courtier en publicité. L'agence conseil a l'avantage d'être celle qui conçoit la publicité et qui la fait appliquer logiquement par une régie publicitaire. Le courtier, quant à lui, est supposé rechercher de la publicité pour une réussite publicitaire en vue d'avoir quelques insertions.

Que prévoit la réglementation camerounaise sur la réalisation d'un spot publicitaire?
L'activité de publicité est régie par la loi n.88/016, du 16 décembre 1988. Quelques aspects ont évolué notamment en 1989, avec le volet portant organisation et fonctionnement du Conseil national de la publicité. Ce conseil est supposé gérer tous ces ensembles-là ; et en 1991, avec l'avènement de la carte professionnelle de publicitaire. La publicité, selon la loi, est définie comme un ensemble de moyens utilisés, mis en œuvre à travers un support pour faire connaître une entreprise en vue d'exciter le public à l'achat ou à la consommation d'un produit ou d'un service. Elle peut se pratiquer sur plusieurs supports, et à cela donc dépendra le message.

Quelle est sa durée réglementaire?
Disons que les choses changent. Normalement, la durée d'un spot publicitaire devrait aller de 20 secondes à 1 minute. Parce que, à une minute, c'est une réclame à l'ancienne époque.

Quelles sont les sanctions prévues par la loi pour ceux qui exercent dans l'informel?
C'est le décret n.89/1219 du 28 juillet1989, qui réglemente la profession de publicité. Et le Conseil national de la publicité, qui, lui, a été créé par le décret 89/1218, donc un peu avant. Il est supposé servir de gendarme pour tout ce qui tourne au niveau de la publicité. Jusqu'à présent, ce conseil est un organe consultatif, qui est placé sous l'autorité du ministre de la Communication. Ce conseil est donc chargé d'émettre un avis sur tous les projets et textes relatifs à la publicité, donc la conception des fameux messages. Il est chargé de veiller au respect de la déontologie professionnelle et de la réglementation en matière de publicité, d'émettre un avis sur les demandes d'agrément à l'exercice des professions de la publicité. La sanction, pour ceux qui violent la loi, peut être le retrait d'agrément. Il arrive parfois qu'une publicité soit frappée parce que qualifiée d'infâme ou ne corresponde pas aux mœurs sociales. L'informel existe dans tous les corps de métier du monde. Mais une entreprise qui choisit d'évoluer dans l'informel s'expose à des ennuis.

Propos recueillis par S.T.

Publicité : La réalisation des spots fait courir

Créneau porteur, il attire de plus en plus d'amateurs, au grand dam des professionnels.

La réalité est indéniable. Au Cameroun, la publicité est non seulement une affaire des agences conseil qui ont un agrément délivré par le Conseil national de la publicité, mais aussi celle des opportunistes de tout poil. Certains animateurs et techniciens d'antenne se retrouvent ainsi à réaliser des spots publicitaires. "Nous avons des techniciens de la radio qui s'occupent souvent de la publicité de certains particuliers. La radio étant une radio religieuse, la majorité de nos clients sont des choristes qui ne maîtrisent pas trop le domaine. Ils sollicitent donc nos services", confie Jude Abanseka, régisseur à Radio Véritas. "Nous réalisons parfois des spots publicitaires dans notre studio de production. Mais ils sont faits à la demande de l'annonceur", renchérit-t-on à Radio Nostalgie.

Pourtant, il existe des maisons de production réglementaires, qui conçoivent des spots publicitaires et les mettent directement à la disposition des médias. A Douala, il s'agit notamment des structures comme Vidéopro appartenant à la Maison catholique de la communication sociale (Macacos), Joyce, etc. "Nous disposons de l'arsenal nécessaire pour réaliser les spots publicitaires", confie Vincent Assiga, graphiste à Vidéopro. Par contre, d'autres animateurs se sont lancés dans la conception des spots. Ces derniers transforment très souvent leur domicile en maison de production, violant ainsi le code de déontologie de la profession. Et ces spots sont diffusés à longueur de journée sur les ondes et les antennes de radio.

Selon les spécialistes du secteur de la publicité, le montage d'un spot publicitaire passe par trois phases, à savoir : la conception, la réalisation et la production. Pour ce travail, il faut impérativement un arsenal de prise de vue, de son et d'éclairage. "Pour concevoir un film animatique, il faut un appareil photo numérique parce que nous sommes dans l'ère du numérique et tout se fait aujourd'hui par ce nouveau procédé. Mais pour un film publicitaire, le réalisateur a besoin d'une caméra, d'un trépied, d'une lampe pour l'éclairage, d'un micro pour les prises de son, d'une perche et des câbles", explique le comédien Tchop Tchop, devenu directeur des programmes de Canal2 International. Un dispositif technique que détiennent généralement les professionnels, et qui est très souvent emprunté par ceux évoluant dans l'informel, explique-t-il.

Un meilleur spot publicitaire doit être intéressant, amusant, simple, explicite et captivant, indiquent les publicitaires. "Un spot publicitaire réussi est celui qui accroche la cible tout de suite. Pour cela, il faut une équipe de professionnel. Notamment un scénariste, un concepteur, un réalisateur et des acteurs. Le site du tournage est aussi choisi en fonction du film et du matériel", professe-t-on dans le secteur. La durée d'un spot publicitaire varie entre 15 et 30 secondes. Un temps qui n'est pas toujours respecté par les annonceurs. "La durée des spots que nous diffusons sur nos antennes varient en fonction des moyens des annonceurs. Plus il est long, plus ça coûte cher", confie Tchop Tchop.

Selon les responsables de la délégation de la Communication dans la province du Littoral, les publicités réalisées dans l'informel sont reconnues, dans la mesure où elles n'ont aucune signature. Les publicitaires évoquent plutôt la qualité du film. "La différence entre un amateur et un professionnel dans une réalisation publicitaire réside au niveau de l'agencement des éléments. Les couleurs dépendent de l'harmonisation globale du film et de l'environnement choisi. Ce que l'amateur ne maîtrise pas, ou n'a pas le matériel nécessaire pour un meilleur montage", indique t-on.

Sandrine Tonlio (Stagiaire)

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225206950.php

mardi 21 octobre 2008

Journalisme : Les scolaires à l'assaut de l'info


Le journal mural résiste au temps dans certains lycées et collèges du Cameroun.
Est-elle bien loin l'époque où les journalistes faisaient leurs premiers pas dans ce métier en griffonnant déjà quelques textes destinés là la lecture de leurs camarades, à travers un babillard ? Que non ! Répond Fidèle Ntsama, enseignant de philosophie, un des responsables du service des activités périscolaires du lycée général Leclerc. "Nous avons un journal parlé tous les lundis matin lors de la levée des couleurs. En ce qui concerne la presse, nous avons un journal mural, qui paraît toutes les deux semaines sur le babillard ainsi qu'une publication annuelle intitulée ''L'Action''", confie Fidèle Ntsama, qui précise que les activités de cette année scolaire, comme dans la plupart des lycées et collèges, n'ont pas encore commencé.
Au Collège Monseigneur François-Xavier Vogt, l'on réfléchit encore sur l'opportunité de relancer le journal. Il s'agit d'un journal mural, dont la publication a été suspendue ainsi que "La Plume", le journal imprimé et vendu. "Le problème est sur la table des responsables pour la relance des activités du club journal", explique Stanislas Essoua, le responsable de la communication du collège et coordonnateur du club. Il précise que ces différents journaux sont faits par les élèves et pour les élèves, sur leur propre actualité.

Dans certains établissements, le journal mural n'existe pas. Les responsables de l'établissement, à l'instar de ceux du lycée de Nkobisson, comptent mettre en place un club journal, avec un accent particulier sur la presse écrite. "Un groupe de jeunes a déjà été mis en place. Mais, le journal n'a pas encore trouvé de nom", indique Dieudonné Ebéné, enseignant de Français, par ailleurs l'un des encadreurs du club journal.
Dans d'autres établissements scolaires, l'on se remémore le passé et pense l'exhumer. C'est le cas du lycée de Nkol-Eton, qui, à l'époque du proviseur Augustin Edjoa, avait une publication dénommée "Le Fanion". L'actuel ministre des Sports et de l'éducation physique était à l'époque président de la Fédération camerounaise d'athlétisme. "Il n'y a pas de journal mural. Mais, il existe un club journal dont les activités sont limitées aux grands événements tels que les cérémonies qu'accueille l'établissement", confie Patricia Mintsa, conseiller de jeunesse et d'animation, en service aux Apps (activités post et périscolaires) du lycée de Nkol-Eton depuis 2002.

Elle en profite pour poser le problème de soutien financier. "Il faut l'engouement des élèves ainsi que le soutien financier des responsables de l'établissement. Le journal, parlé ou écrit, nécessite un investissement. De l'argent pour le matériel de travail. Notamment le papier sur lequel l'on écrit", ajoute Patricia Mintsa. Prenant en exemple le cas du lycée d'Emana où "nous nous débrouillions pour trouver du papier sur lequel nous écrivions", se souvient Patrice Omonda Mba, ancien élève de ce lycée, qui venait de s'inscrire au club journal du lycée de Nkol-Eton dont il rêve de relancer les activités du journal mural ainsi que le journal parlé.
Sur les collines de Nkolbisson, l'on ne veut pas se contenter de collecter les faits divers du lycée et les rendre dans une rédaction classique tel qu'enseignée. Les responsables estiment qu'il faudra aller au-delà en "formant les rédacteurs à l'écriture journalistique afin de maîtriser le B a Ba du journalisme", relève Jean Claude Awono, l'autre encadreur et président de la Ronde des poètes camerounais. Pour son collègue Dieudonné Ebéné, le lycée constitue une pépinière pour le métier de journalisme.

"Au lycée bilingue d'Essos, Jean Lambert Nang écrivait quatre papiers pour le journal mural tous les matins. Aujourd'hui, il est l'un des meilleurs journalistes de sa génération", relève Dieudonné Ebéné pour qui le don commence au lycée. Au lycée général Leclerc, le club est ouvert à tout le monde, et " un élève de 6è peut en être le président. Nous avons une mission d'encadrement de tous les enfants", confie Fidèle Ntsama pour qui cette démarche participe de la formation des élèves.
Au lycée de Nkolbisson, plus que la formation, l'on vise l'excellence. "Nous devons amener les jeunes à comprendre qu'ils doivent être performants, qu'ils doivent prendre soin de leurs études en travaillant davantage. C'est un stimulant. Et, ce sont les meilleurs qui devront écrire dans ce journal ", affirme Dieudonné Ebéné. Fidèle Ntsama estime que traiter l'information n'est pas l'objectif final des clubs communication. "Ecrire et bien écrire, permet à l'élève concerné d'améliorer son travail scolaire". Un levier pour les études, une pépinière pour la profession.

Justin Blaise Akono

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1224608805.php