mardi 25 novembre 2008

Où vont les redevances domaniales à Douala ?

Qui paie les redevances domaniales des espaces publicitaires à Douala ? Cette question, Pascal Anong Adibimé, le ministre des Domaines et des affaires foncières (Mindaf) l’a posée à Jean-Pierre Zang Zang, le directeur général de la Cameroon publi expansion (Cpe), régisseur publicitaire public. Ce dernier n’a pas pu répondre clairement à cette question. Ses balbutiements ont été suivis de railleries de l’immense foule présente ce lundi 24 novembre 2008 dans la salle des banquets de la région du Littoral à Douala. C’était à l’occasion de la réunion d’information et de sensibilisation sur la gestion et l’exploitation du domaine public à des fins publicitaires. Le patron de Cpe en a profité pour se plaindre de ce que les annonceurs ne versent pas les redevances domaniales à la Cpe depuis trois ans. Il a à cet effet remis au Mindaf une liste d’environ 80 annonceurs qui, d’après lui, “ ne respectent pas la loi”. Parmi ces annonceurs, on retrouve, entre autres, les entreprises Crédit Mutuel, Jet hôtel, Western union, Elégance pressing, Pmuc, Congelcam, Guinness Cameroon, Express union, Nokia, Tradex… Jean Pierre Zang Zang déclare avec une farouche détermination que ces différents annonceurs n’ont même pas atteint un reversement d’un million de Fcfa pour l’année 2008.
En revanche, les annonceurs déclarent avec certitude avoir payé tout ce qui leur est réclamé. C’est notamment le cas du responsable de Crédit Mutuel, qui a certifié en présence des autorités administratives, avoir versé durant les années 2007 et 2008 les redevances domaniales et autres frais auprès du régisseur agrée par la Communauté urbaine de Douala (Cud). A sa suite, Gabriel Koueni, directeur général de l’Agence conseil en communication et marketing B&C, gérant des intérêts publicitaires de la société Money Gram, avance que ce ne sont pas les annonceurs qui payent les redevances domaniales, mais plutôt les propriétaires des panneaux car “ils ont l’autorisation du Mindaf”. L’incapacité du Dg de Cpe à être convainquant dans cet échange et son attitude agressive vis-à-vis des annonceurs a conduit le Mindaf à lui faire un rappel à l’ordre. “Monsieur le Dg de Cpe, les gens qui me connaissent savent qu’en matière de travail, je n’ai pas d’ami. Alors je ne peux pas faire avaler aux gens du n’importe quoi. Les annonceurs sont embarrassés, ils doivent payer auprès de qui ? Il faut faire preuve d’honnêteté intellectuelle”.
De quoi faire repartir les annonceurs avec un brin de satisfaction. “Le Dg de la Cpe est venu à cette réunion le couteau entre les dents, assuré de ce que le Mindaf devait sanctionner les annonceurs figurant sur sa liste”, lancent en chœur les annonceurs. Toutefois, le Mindaf a clôt ce débat, en encouragent les annonceurs de continuer à s’acquitter de toutes les redevances. Il a demandé également au préfet du Wouri, d’instituer une commission devant limiter les responsabilités des acteurs en matière de gestion de l’espace, afin de permettre au Dg de Cpe et autres de savoir à qui s’adresser désormais en cas de quiproquo. Il s’agit du ministère des Travaux publics, la Communauté urbaine de Douala, les propriétaires de panneaux, les régisseurs. Pascal Anong Adibimé a promis de rendre compte au Premier ministre avant d’envisager la suite.
Au-delà de l’identification de la personne qui doit verser les redevances à la Cpe – pour l’exploitation des espaces dont il assure la régie –, le Premier ministre avait déjà tranché en s’appuyant sur les lois délimitant les zones de compétence dans la perception des fonds entre les communautés urbaines et Cpe. Cet aspect de la question ne pose en principe plus problème.

Par Linda MBIAPA (Stagiaire)

http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=42240

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