mardi 20 janvier 2009

Publication : Un nouveau gratuit en kiosque

Le premier numéro de cet autre projet fait la part belle à "Promote 2008" et à Sissy Dipoko.

C'est pour "mettre en relief les évolutions sociales, culturelles et économiques de notre pays et d'ailleurs" que ce nouveau projet de magazine gratuit a vu le jour il y a peu. C'est du moins ce que précise l'éditorial de celui qui semble le porter en page cinq. Plus loin et à la faveur d'une auto-réclame, on apprend qu'il sera question dans ce projet de "détente, informations, publi-reportages, annonces". Le tout mâtiné de publicités comme le laissent les pages suivantes.
Dans la publication, une large place est cependant donnée à "Promote 2008", événement qui a visiblement contribué à lancer le projet. On y revoit ainsi certains des stands qui ont accueilli les visiteurs sur les hauteurs du Palais des congrès en décembre dernier. Avec en prime trois "Entretien avec …" des entreprises Cam Track, Mtn et Sosucam. Des images qui rappellent cet événement qui a fait courir plus d'un Yaoundéen en décembre dernier.

Mais comme souvent, le meilleur se trouve vers la fin. Où trois pleines pages sont consacrées à la cover de l'édition Sissy Dipoko. Saisissant l'occasion du passage de l'ancienne choriste de Manu Dibango dans la capitale camerounaise, une galerie de photographies est servie au lecteur. Qui y découvre que l'artiste n'a rien perdu de son charme et même de sa superbe malgré le poids des ans ; qu'elle avait alors effectué le déplacement de Yaoundé avec quelques membres de sa famille ; et surtout qu'elle était là pour la dédicace de son nouvel album dont le nom n'est même pas signalé au passage.
Du coup le lecteur ouvre les yeux pour s'apercevoir que l'ensemble souffre quelque peu d'un manque de relecture comme l'atteste par exemple cet orthographe de Melvin Akam de Mtn qui a pourtant servi de longues années durant comme journaliste de haut vol au Messager.

Pour le reste, les 32 pages sont aérées, illustrées, mais souffrent du manque d'articles dans la langue de Shakespeare comme le laissait présager au lecteur la page six consacrée au nouveau président américain Obama. Aussi, le publi-reportage sur les Douanes aurait pu être mieux écrit, ce qui aurait facilité la lecture. Mais cela ne semble visiblement pas être la préoccupation des promoteurs qui ont les yeux braqués ailleurs que dans les articles de magazine. Enfin, il est à souhaiter que la deuxième édition voie le jour en février prochain. Ce qui est loin d'être une sinécure lorsqu'on connaît la durée de vie moyenne de nombre publications antérieures du même type. Surtout qu'il est question ici d'une publication en quadrichromie sur l'ensemble des pages.

Parfait Tabapsi

http://www.quotidienmutations.info/janvier/1232423702.php

Publicité : Eternelles affiches et banderoles

Ces supports sont de plus en plus abandonnés dans les rues à Yaoundé, plusieurs mois après les évènements qu'ils annoncent.

Installée en face du Cetic de Ngoa-Ekellé sur un panneau, l'affiche publicitaire sur la campagne de la boisson Malta Quench attire immanquablement les regards. En lisant le message qui l'accompagne, "Spécial prix anniversaire conseillé : 250 Fcfa", le visiteur non averti ou qui débarque pour la première fois dans la ville de Yaoundé, peut penser que cette affiche date d'hier. Tant elle semble avoir été épargnée par les intempéries. Et pourtant ! Malgré son aspect bien conservé, cette affiche date d'il y a près de…cinq mois ! Ce n'est pourtant pas la seule du genre. En sillonnant les rues de la capitale, il n'est pas rare de voir, outre des affiches, des banderoles posées sur des mâts, des candélabres ou des poteaux électriques, annonçant des événements ayant déjà eu lieu. Même les affichettes collées n'échappent pas à cette réalité.

En guise d'illustrations : Au lieu dit Poste centrale, sur la route menant à la boulangerie Acropole, on peut y voir une affiche annonçant le Ngondo, la fête culturelle du peuple Sawa. Manifestation dont les activités se sont achevées le 7 décembre dernier. Il suffit juste de lever la tête pour voir des banderoles devenues caduques, que ce soit au rond-point Premier ministère ou à l'entrée du palais de l'Unité, ainsi que des affichettes sur des abris-bus annonçant encore la tenue du Festi-Bikutsi, près de deux mois après. Autant de moyens de communication qui enlaidissent la ville, en créant une sorte de "pollution visuelle". Au vu de cette situation, une question revient sans cesse aux lèvres : pourquoi ces affiches et banderoles sont-elles abandonnées dans la ville, post-événement ? Si la loi N°2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun (cette loi est venue abroger celle N° 88/016 du 16 décembre 1988), est muette en terme de délai d'affichage, quelques régisseurs avancent plusieurs raisons pour justifier cet état des choses.

"Je pense que c'est la paresse qui explique cela. Lorsque le support n'est pas sollicité, le régisseur ne voit pas la raison d'enlever l'affiche ou la banderole", croit savoir le directeur de Publi-service, Paul Mefire. Surtout que, dit-il, "enlever ces affiches et banderoles nécessite des coûts et une logistique qu'on n'a pas souvent". Pour le directeur d'Optic Média, la raison est ailleurs. En effet, M. Mianbo croit voir dans cette situation, "un oubli" de la part des régisseurs. Pour ce dernier, bien que la réglementation ne prévoit aucune disposition quand à la périodicité dans l'affichage publicitaire, "la norme veut que les affiches soient enlevées 24h ou 48h après l'événement. Dans le pire des cas, on les enlève une semaine plus tard", assure M. Mianbo tandis que "les banderoles doivent être enlevées le lendemain de l'événement".

Mesures alternatives
Ce qui semble ne pas être le cas, au regard des affiches et banderoles défraîchies ou jaunies qui salissent la ville. A qui la faute donc ? Aux régisseurs qui sont chargés de poser et d'enlever ces médias. Avouant volontiers s'être déjà retrouvé dans cette situation, Paul Mefire indexe toutefois "les régisseurs clandestins" qui y ont leur part de responsabilité. "Il y a des sérigraphes qui posent des banderoles, certains agents de régie qui les posent sans passer par leur entreprise", se défend le directeur de Publi-service. Pour Patrice Mbianda cependant, maître de conférences en marketing/communication dans les universités, la faute incombe à la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy).

"Puisque les régisseurs agréés versent les frais de voirie à la Cuy, il revient à la Cuy de défaire les affiches et les banderoles qui traînent. Donc, le régisseur n'est plus appelé à faire ce travail là", soutient ce dernier. Un avis battu en brèche à la Cuy. "Ce sont les régisseurs qui posent et qui enlèvent, puisque ce sont eux qui savent combien l'annonceur a payé et pour combien de temps", assure Arnauld Philippe Ndzana, directeur des services techniques de la Cuy. Soulignant au passage que la Cuy a eu à procéder elle-même à l'enlèvement de certaines "banderoles anarchiques pour la sécurité des populations". Pour masquer cet état des choses, certaines mesures alternatives sont néanmoins prises.

C'est ainsi que certaines affiches sont déchirées. Ce qui ne va pas sans créer un autre problème de visu. "Lorsque le temps d'affichage est échu, le régisseur doit pouvoir voiler cette affiche", propose Paul Mefire. "La loi ne peut pas aller jusqu'à être explicite en termes de délai. Je crois que la loi a fait une segmentation : il y a le Mincom (ministère de la Communication, Ndlr) qui doit prendre ses responsabilité, les communes urbaines, et les mairies aussi", conclut Patrice Mbianda, invitant le délégué du gouvernement auprès de la Cuy à être plus "regardant" dans ce sens.

Patricia Ngo Ngouem

http://www.quotidienmutations.info/janvier/1232423840.php