jeudi 30 octobre 2008

Renc’Art : Books' and things

Il existe dans la ville Buéa, à l'entrée du campus universitaire, une maison de commerce étrange qui n'est ni tout à fait une librairie, ni même un salon de beauté, encore moins une brocante, mais un peu de toutes ces choses à la fois.
Si on en juge par son nom : Books and things, (traduction : livres et articles divers) la commercialisation du livre semble cependant avoir été au départ de ce projet. A l'entrée d'un campus universitaire, quoi de plus normal que de vendre des livres ?

Des livres en effet, il y en a chez Books and things. Mais le pittoresque ici est que vous ne trouverez que des livres d'occasion, en anglais et exclusivement d'auteurs américains. Une espèce de librairie spécialisée donc, mais où les livres sont rangés comme dans un magasin de stockage de la friperie, dans le plus grand désordre. A l'origine de ce business, témoignent quelques anciens habitués des lieux, les books (livres) étaient l'activité phare ; on les retrouvait exposés à l'entrée de la boutique avec beaucoup de soins ; les " nouveautés " étaient mises en évidence. Le magasin portait alors bien son nom : d'abord des Books ensuite des things.

Things and books
Aujourd'hui, les choses ont changé, l'important ce sont les thinks et l'accessoire, les books. En effet, toute la devanture de cet espace est désormais exclusivement occupée par des produits cosmétiques et un bric-à-brac de vieux objets de débarras, importés des USA. La boutique s'appellerait aujourd'hui Things and books que cela traduirait mieux la réalité de son achalandage et sûrement l'orientation des chiffres qui y sont réalisés. Il peut alors apparaître intéressant de savoir qui de la clientèle ou du patron de books and things a infléchi le cours de cette affaire qui, placée à l'entrée d'un campus universitaire visait sûrement à accompagner les étudiants dans leur quête du savoir selon le principe des anciens : doctus cum librum (savant avec le livre ou comme le livre). Les produits divers, cosmétiques notamment sont malheureusement devenus la principale activité de books and things, comme c'est le cas des autres boutiques alentours.

A défaut d'avoir des têtes bien faites et bien pleines, les étudiants et surtout les étudiantes se contenteront de les avoir au moins bien présentables. Sait-on jamais ? A défaut de réussir par les études, ils tireront leur épingle du jeu social en vendant leurs charmes et en se vendant à l'encan ; et pour cela les things sont plus utiles que les books. Les cybercafés même des environs des campus universitaires servent ainsi plus à la recherche de partenaires et d'opportunités d'immigration qu'à la recherche documentaire.

Doctus cum librum
Les campus universitaires de notre pays deviennent ainsi jour après jour les lieux où on lit le moins. En effet, s'ils ne disposent pas de bibliothèques personnelles dans leurs chambres, s'ils fréquentent si peu les bibliothèques (bibliothèques universitaires, bibliothèques publiques, bibliothèques des cercles et des centres de recherche, etc.), on est bien en droit de se demander où et à quel moment les étudiants de nos universités lisent. Qu'il n'y ait aucune vraie librairie dans le voisinage immédiat de tous nos campus universitaires est révélateur du niveau de culture livresque des étudiants camerounais.

En revanche, on voit bien comment ils se tiennent au courant de la mode et de tout ce qui est tendance, à la fois dans le domaine du show-biz et du sport. Pour mettre un bémol à l'enthousiasme de ceux de l'ESSTIC, l'Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Communication de l'Université de Yaoundé II, le Pr Laurent Charles Boyomo Assala qui dirige cette institution a dû leur rappeler que, vêtus tendance, c'est-à-dire, en DVD pour les filles et en moulants et tailles basses pour les garçons, ils ne pourront plus accéder aux salles de cours de son établissement.
Mais le chemin reste long qui reconduira les étudiants camerounais sur les sentiers de leur vocation originelle : être doctus cum librum.

Par Marcelin VOUNDA ETOA*

Peinture : Louis Epée sous l'arbre à palabres


La dernière exposition de l'artiste à cours au Ccf et se veut un appel au dialogue et à la discussion.
C'est par la " grande traversée " que l'artiste invite les spectateurs à se retrouver sous l'arbre à palabres pour, dit-il, "sonder ensemble les souffrances nées du vécu quotidien et historique, échanger, partager, chercher échafauder et essayer de construire un rêve collectif ". La première pièce de cette exposition ; mélange allant bleu nuit au bleu clair avec un soupçon de blanc, est traversée par un objet que l'on pourrait assimiler à une fusée, comme si le peintre appelait à plus de réflexion et de sérénité au moment de se retrouver sous "l'Arbre à palabres ", la deuxième toile qui donne son nom à l'exposition dont le vernissage a eu lieu le 22 octobre dernier au Centre culturel français de Yaoundé.

Sur la toile, l'arbre, privé de ses feuilles est sombre et trône au centre sous un ciel ensoleillé.
C'est ici que, jusqu'au 30 novembre, LouisEpée rencontrera un public désireux de s'interroger sur ce " contexte social, politique et économique marqué par un désert de solidarité et où règne [|…] la logique du sauve-qui-peut et le chacun pour soi". Au fil de l'exposition dont la dimension des toiles varie entre 169X123 et 60X70, l'artiste mêle avec aise couleurs chaudes et froides, au gré de ses interpellations. Et c'est avec quelque appréhension que l'on marque un arrêt devant cette grande toile craquelée à dominance ocre ; "Mbo'a Su " ; sur laquelle orange, jaune, bleu, rouge et vert s'unissent pour former un agréable kaléidoscope.

Pour l'artiste, le moment est bien choisit pour se retrouver sous l'arbre à palabres et scruter " Douala o Mulema ", un ensemble de toiles qui se composent d'une grande toile et de quatre petites à travers lesquelles il semble vouloir traduire la communion des âmes et la sérénité qui ressortiront de ces débats et échanges sous l'arbre.
Né en 1964 à Douala, LouisEpée est titulaire d'une licence en sciences naturelles, arts plastiques et en Histoire de l'art de l'Université de Douala, il est membre fondateur du collectif PrimArt et enseigne les Arts Plastiques à l'Institut de formation artistique (Ifa) de Mbalmayo. A la fois peintre, sculpteur et décorateur, il a beaucoup travaillé sur l'exploration esthétique de la mémoire des Sawa (peuple de la côte Camerounaise) et particulièrement sur le Ngondo.

Dorine Ekwè

Musées : Les privés prennent le relais


Officiellement ouvert en 2000 à l'occasion du sommet France-Afrique, le musée national a de la peine à attirer du monde alors que les initiatives privées fleurissent à Yaoundé.
Jeudi, 23 octobre dernier, la ville de Yaoundé s'est enrichie d'un musée privé: " La Blackitude ". Sa promotrice, Sa Majesté Fô Nab Ngo I Nana Sunjio Agnès, préfère le mettre dans la catégorie des centres d'art. A l'intérieur de cet espace à l'entrée duquel un message rappelle au public que défendre sa culture s'est la protéger; ce sont près de 1000 pièces qui occupent l'espace. Il s'agit en majorité de statuettes et statues rituelles en bois et en céramique.
Mais des costumes de danses traditionnelles dont ceux des Grassfield y sont également exposés. L'ouverture de ce musée dont l'objectif, selon l'initiatrice est de "conserver, de documenter, de valoriser, et de diffuser des arts et cultures du Cameroun et d'Afrique, dans tous leurs aspects " (Mutations N°2267 du lundi 27 octobre 2008), coïncide avec celle de la Fondation Salomon Tandeng Muna et, de son musée en juin dernier.

Ici, en plein coeur de la ville, ce sont près de 8.00 pièces avec une dominante pour la sculpture, les masques, les statuaires de bois et de bronze et des éléments divers de la Culture tel le matériel et le mobilier domestique ainsi que de prestigieuses parures qui sont présentés au public qui, chaque jour, vient découvrir ces pièces rares. Une hôtesse est d'ailleurs commise à l'accueil de ces amateurs. Elle les guide chaque jour dans les dédales de la fondation, mais surtout, du musée qui semble être le lieu le plus prisé de cet espace
Ces deux musées viennent ainsi se joindre à une pléiade d'autres espaces du même genre qui ont été ouverts au fil des ans par des particuliers dans la ville de Yaoundé. Parmi ceux-ci, le musée des arts Bantous situé au quartier Bastos à Yaoundé, le musée Afhémi situé au lieu dit rue Damase à Yaoundé…

Alors, qu'est-ce qui fait courir les promoteurs privés vers la création de musées? D'après Alexandra Loumpet-Galitzine de l'Université de Paris I " Par ailleurs, le développement, ces dix dernières années, d'un fort courant d'intérêt en faveur de l'identité culturelle " en est à l'origine. Les promoteurs quant à eux répondent tous, unaniment que leur intitiative est guidée par: "L'envie de mettre à la disposition du public camerounais et étranger des collections qui leur parlent de notre culture ".

Et Germain Loumpet, conservateur du musée de la fondation Tandeng Muna de préciser : "Le musée qui abrite les collections Muna n'est pas davantage destiné à procurer uniquement de la délectation et de l'agrément mais tente d'apporter quelques enseignements sur l'évolution". Pour la plupart de ces propriétaires de musées privés au Cameroun, il est important de faire connaître le riche patrimoine culturel du Cameroun qui, bien que connu et apprécié au delà de ses frontières, demeure insuffisamment exposé à travers le pays du fait de l'importance des collections camerounaises à l'étranger, exportées légalement ou non. Le plus souvent, c'est la mauvaise organisation de ce que l'on présente comme étant le musée national du Cameroun qui semble être le déclencheur de la création de ces différents musées.

Infrastructures
Combien de fois en effet n'a-t-on pas remarqué cet air ahuri de touristes et visiteurs locaux, regardant la maigre collection des pièces de reproduction exposées ici et là sans un soin particulier ?
Comme le musée national, plusieurs de ces musées privés souffrent du manque d'infrastructures adéquates pour la préservation et la conservation des pièces. Alors que sur le flanc du Mont-Fébé, le Monastère bénédictin s'en est doté et offre heureusement, dans 3 salles, une collection de quelque 400 objets, masques, tabourets, lits, panneaux muraux sculptés, pipes, vaisselle, cornes à boire, figurines diverses, bijoux, objets utilitaires ou chargés de signification sociale ou religieuse depuis le 1er janvier 1970.

Dans son article paru dans l'édition de janvier/février 2008 de la revue " The courrier, le magazine de l'Afrique ", Ruth Colette Afane Bellinga, historienne de l'art et professeur à l'Université de Yaoundé I, précise qu'en plus du manque d'espace et d'équipement nécessaires pour l'exposition permanente, les moyens financiers sont très limités pour le bon fonctionnement des musées, l'équipement de contrôle du climat, les services éducatifs, les missions de collecte et de transport des œuvres à travers le pays et pour le montage des bibliothèques spécialisées en muséologie et en sciences auxiliaires, les œuvres sont donc exposées à divers facteurs de dégradation. Par ailleurs, ces musées manquent de personnel qualifié.


Dorine Ekwè

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225380276.php

Crtv : A la reconquête de l'audience


Le directeur général vient de réceptionner un important équipement pour remplacer les installations vieilles de 23 ans.
Le directeur général de la Crtv, Amadou Vamoulké, vient de doter la Crtv de 10 nouveaux émetteurs de télévision. Cette acquisition d'une valeur de 373 millions de Fcfa est le fruit de la coopération avec le Japon. Aux dires des responsables techniques de ce média d'Etat, les nouveaux émetteurs permettront d'améliorer considérablement le signal de la Cameroon radio television sur l'étendue du territoire. A cet effet, les différentes stations provinciales bénéficient déjà de ce matériel numérique, qui vient remplacer l'analogique.

Lors de sa visite de travail entreprise à Douala le 16 octobre dernier, le Dg de la Crtv a assuré que les téléspectateurs de Kribi, privés d'images de la Crtv depuis un an, peuvent à nouveau capter la chaîne nationale. Il en va de même pour ceux de Yagoua. M. Vamoulké a déclaré être conscient des attentes en matière de couverture télévisuelle, dont sa structure fait l'objet et de la mission de service public qui lui incombe. Mais il compte entretenir la relation affective qui lie la Crtv au public camerounais, qui, malgré les infidélités, compte toujours sur la chaîne nationale. " Nous avons bien saisi cela et ferons tout notre possible pour rendre le signal toujours accessible. Et oeuvrer pour que le contenu de nos programmes soit satisfaisant ", promet-il.

M. Vamoulké a également évoqué la concurrence avec les chaînes de télévision privées. " Il y a suffisamment de place dans le paysage médiatique pour que chacun trouve son compte. Par ailleurs, la Crtv n'est pas dans une logique purement concurrentielle, même si nous nous disputons le marché publicitaire, mais c'est de bonne guerre ", indique t-il dans un sourire. Hormis les émetteurs télévisuels, les émetteurs radio ont été implantés dans les centres techniques de diverses provinces, parmi lesquels le Littoral. Ainsi, Amadou Vamoulké soutient que les auditeurs des stations régionales (Crtv Littoral) et commerciale (Fm 105) du Littoral ne seront plus jamais privés de programmes comme cela a été le cas il y a quelques jours.

Monique Ngo Mayag

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225377780.php

mercredi 29 octobre 2008

Dschang : La Crtv revient dans le zapping

La chaîne qui n'émettait plus en clair depuis huit mois vient de rentrer dans les ménages grâce à un nouvel émetteur.

Le 10 février 2008, les téléspectateurs de la Crtv du département de la Menoua se sont vus empêchés de suivre le traditionnel discours du président de la République à la jeunesse. Ce qui paraissait être une légère défaillance s'est révélé comme une panne grave de son émetteur, complètement hors service. Les écrans sont ainsi restés fermés depuis lors, du moins pour ceux des téléspectateurs incapables de s'offrir des images par câble. Car il faut préciser que contrairement aux autres localités déjà nanties, Dschang et les autres villes du département de la Menoua ne reçoivent pas encore directement sans parabole ou câble, les images des chaînes de télévision autres que la Crtv. C'est donc seulement une minorité de téléspectateurs privilégiés, qui avaient encore droit à ces images.

Pour échapper aux interpellations et plaintes incessantes de ces téléspectateurs désemparés, les responsables de la délégation départementale de la communication de la Menoua et du centre Tv de Dschang, se voyaient obligés de raser les murs. Heureusement que la situation est redevenue normale depuis cette mi-octobre 2008, avec l'installation d'un émetteur de 500 W sorti tout droit d'usine. Celui-ci est venu remplacer le petit re-émetteur de 10W, vieux de 22 ans, puisque en place depuis 1986. Avec cette puissance multipliée par 50, le signal est directement capté par satellite, ce qui permet un rayonnement et une qualité de l'image exceptionnels, allant jusqu'au département voisin du Lebialem dans la province du Sud-ouest.

Reconnaissantes, les populations de la Menoua s'apprêtent à organiser selon le souhait du préfet Irénée Galim Ngong, une très grande cérémonie de réception de ce joyau. Sûrement que le ministre de la Communication et le directeur général de la Crtv qui ont oeuvré tous les deux pour ce succès, recevront de solides motions à l'occasion. Seulement, il faudrait résoudre avant la fête, certains préalables qui se dressent comme obstacles, à savoir l'insécurité à laquelle sont exposés les nouveaux équipements, et le manque de personnel pour son entretien.

Situé sur une colline inhabitée derrière le campus C de l'université de Dschang, le centre Tv où est logé l'émetteur, est souvent l'objet des attaques des malfrats. Pour ce qui concerne le personnel, après le décès non remplacé d'un de ses agents, le chef de centre n'en a plus qu'un seul sous la main. Lui et ce dernier doivent travailler chaque jour de 4 h30 à 2h du matin, sans repos. Dernière ombre au tableau touchant au domaine technique, l'absence d'un émetteur de relais en radio nécessaire à Dschang. Celui-ci a été demandé en même temps que l'émetteur Tv, mais une seule doléance a été satisfaite, ce qui fait persister les zones d'ombre dans le département, déjà même à partir de la ville de Dschang.

François Temkeng Chekou

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225301111.php

mardi 28 octobre 2008

Les médias face au sous financement

« Le management des journaux n’a pas suffisamment exploré les pistes de rentabilisation de leurs espaces ». Propos de Haman Mana, vendredi 18 juillet 2008. Le directeur de publication du quotidien Le Jour intervenait à la Fondation Friedrich Ebert dans le cadre de son press club. Son axe d’intervention a porté sur le sous financement des médias et ses conséquences sur la qualité des journaux. La publicité est l’une des sources de revenus des journaux. Mais les journaux subissent les caprices des annonceurs. « On est obligé d’aller pieds et poings liés chez les annonceurs » en nouant des partenariats qui « comportent des non-dits », affirme Haman Mana.
Les patrons de presse font face à un dilemme : « Nous voulons faire une presse de qualité. Est-ce que nous avons les moyens ? », s’interroge le directeur de publication du Jour. En plus de la rareté des moyens, « nos produits n’ont aucune promotion. Quand vous faites un bon journal, il faut aussi bien le vendre. Nos journaux ne sont pas bien vendus ». Car, « le management est mal fait », tranche Haman Mana. Il décèle un réel problème entre l’impression et la distribution des journaux camerounais. Le directeur de publication du Jour exhorte ses confrères : « A l’heure actuelle, il faut trouver le moyen d’avancer au lieu de s’attarder sur le problème de survie de nos organes de presse. La presse privée en particulier doit sortir du modèle de l’aide et les journalistes doivent se faire accepter par la qualité de leurs titres ».
Abordant la question du financement, Boniface Forbin, directeur de publication de The Herald, fait la différence entre les médias à capitaux publics et ceux à capitaux privés. La première catégorie, constituée de Cameroon tribune et de la Crtv, vit des fonds publics : subventions de l’Etat, redevance audiovisuelle (pour la Crtv), etc. Il cite aussi des abonnements des services publics où Cameroon tribune est systématiquement distribué. Les médias à capitaux publics sont aussi financés par la publicité.
Quant aux médias privés, Boniface Forbin révèle que leurs sources de financements sont : les fonds privés, les apports personnels, les dons informels, et bien sûr la publicité. Mais ces médias ne bénéficient pas de la confiance des établissements bancaires qui ne leur accordent pas des financements sous forme de prêts. Les journaux tardent à devenir des entreprises. Le directeur de publication de The Herald sollicite l’aide des organismes internationaux. « Nous avons besoin d’aide » : impression, équipements informatiques, imprimerie… Le représentant résidant Fes au Cameroun, en Rca et au Mali, Reinhold Plate, soutient que « le financement des médias est un élément très important » pour faire vivre la démocratie à laquelle ces médias concourent.

Par Christian LANG

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=49&code_art=24267

Michelle Ebongué : Les publicitaires clandestins sont sanctionnés


La déléguée provinciale de la Communication du Littoral parle de la réglementation dans la publicité.
Quelle est la structure habilitée à concevoir une publicité?
Nous avons les agences conseil en publicité, la régie de publicité et un courtier en publicité. L'agence conseil a l'avantage d'être celle qui conçoit la publicité et qui la fait appliquer logiquement par une régie publicitaire. Le courtier, quant à lui, est supposé rechercher de la publicité pour une réussite publicitaire en vue d'avoir quelques insertions.

Que prévoit la réglementation camerounaise sur la réalisation d'un spot publicitaire?
L'activité de publicité est régie par la loi n.88/016, du 16 décembre 1988. Quelques aspects ont évolué notamment en 1989, avec le volet portant organisation et fonctionnement du Conseil national de la publicité. Ce conseil est supposé gérer tous ces ensembles-là ; et en 1991, avec l'avènement de la carte professionnelle de publicitaire. La publicité, selon la loi, est définie comme un ensemble de moyens utilisés, mis en œuvre à travers un support pour faire connaître une entreprise en vue d'exciter le public à l'achat ou à la consommation d'un produit ou d'un service. Elle peut se pratiquer sur plusieurs supports, et à cela donc dépendra le message.

Quelle est sa durée réglementaire?
Disons que les choses changent. Normalement, la durée d'un spot publicitaire devrait aller de 20 secondes à 1 minute. Parce que, à une minute, c'est une réclame à l'ancienne époque.

Quelles sont les sanctions prévues par la loi pour ceux qui exercent dans l'informel?
C'est le décret n.89/1219 du 28 juillet1989, qui réglemente la profession de publicité. Et le Conseil national de la publicité, qui, lui, a été créé par le décret 89/1218, donc un peu avant. Il est supposé servir de gendarme pour tout ce qui tourne au niveau de la publicité. Jusqu'à présent, ce conseil est un organe consultatif, qui est placé sous l'autorité du ministre de la Communication. Ce conseil est donc chargé d'émettre un avis sur tous les projets et textes relatifs à la publicité, donc la conception des fameux messages. Il est chargé de veiller au respect de la déontologie professionnelle et de la réglementation en matière de publicité, d'émettre un avis sur les demandes d'agrément à l'exercice des professions de la publicité. La sanction, pour ceux qui violent la loi, peut être le retrait d'agrément. Il arrive parfois qu'une publicité soit frappée parce que qualifiée d'infâme ou ne corresponde pas aux mœurs sociales. L'informel existe dans tous les corps de métier du monde. Mais une entreprise qui choisit d'évoluer dans l'informel s'expose à des ennuis.

Propos recueillis par S.T.

Publicité : La réalisation des spots fait courir

Créneau porteur, il attire de plus en plus d'amateurs, au grand dam des professionnels.

La réalité est indéniable. Au Cameroun, la publicité est non seulement une affaire des agences conseil qui ont un agrément délivré par le Conseil national de la publicité, mais aussi celle des opportunistes de tout poil. Certains animateurs et techniciens d'antenne se retrouvent ainsi à réaliser des spots publicitaires. "Nous avons des techniciens de la radio qui s'occupent souvent de la publicité de certains particuliers. La radio étant une radio religieuse, la majorité de nos clients sont des choristes qui ne maîtrisent pas trop le domaine. Ils sollicitent donc nos services", confie Jude Abanseka, régisseur à Radio Véritas. "Nous réalisons parfois des spots publicitaires dans notre studio de production. Mais ils sont faits à la demande de l'annonceur", renchérit-t-on à Radio Nostalgie.

Pourtant, il existe des maisons de production réglementaires, qui conçoivent des spots publicitaires et les mettent directement à la disposition des médias. A Douala, il s'agit notamment des structures comme Vidéopro appartenant à la Maison catholique de la communication sociale (Macacos), Joyce, etc. "Nous disposons de l'arsenal nécessaire pour réaliser les spots publicitaires", confie Vincent Assiga, graphiste à Vidéopro. Par contre, d'autres animateurs se sont lancés dans la conception des spots. Ces derniers transforment très souvent leur domicile en maison de production, violant ainsi le code de déontologie de la profession. Et ces spots sont diffusés à longueur de journée sur les ondes et les antennes de radio.

Selon les spécialistes du secteur de la publicité, le montage d'un spot publicitaire passe par trois phases, à savoir : la conception, la réalisation et la production. Pour ce travail, il faut impérativement un arsenal de prise de vue, de son et d'éclairage. "Pour concevoir un film animatique, il faut un appareil photo numérique parce que nous sommes dans l'ère du numérique et tout se fait aujourd'hui par ce nouveau procédé. Mais pour un film publicitaire, le réalisateur a besoin d'une caméra, d'un trépied, d'une lampe pour l'éclairage, d'un micro pour les prises de son, d'une perche et des câbles", explique le comédien Tchop Tchop, devenu directeur des programmes de Canal2 International. Un dispositif technique que détiennent généralement les professionnels, et qui est très souvent emprunté par ceux évoluant dans l'informel, explique-t-il.

Un meilleur spot publicitaire doit être intéressant, amusant, simple, explicite et captivant, indiquent les publicitaires. "Un spot publicitaire réussi est celui qui accroche la cible tout de suite. Pour cela, il faut une équipe de professionnel. Notamment un scénariste, un concepteur, un réalisateur et des acteurs. Le site du tournage est aussi choisi en fonction du film et du matériel", professe-t-on dans le secteur. La durée d'un spot publicitaire varie entre 15 et 30 secondes. Un temps qui n'est pas toujours respecté par les annonceurs. "La durée des spots que nous diffusons sur nos antennes varient en fonction des moyens des annonceurs. Plus il est long, plus ça coûte cher", confie Tchop Tchop.

Selon les responsables de la délégation de la Communication dans la province du Littoral, les publicités réalisées dans l'informel sont reconnues, dans la mesure où elles n'ont aucune signature. Les publicitaires évoquent plutôt la qualité du film. "La différence entre un amateur et un professionnel dans une réalisation publicitaire réside au niveau de l'agencement des éléments. Les couleurs dépendent de l'harmonisation globale du film et de l'environnement choisi. Ce que l'amateur ne maîtrise pas, ou n'a pas le matériel nécessaire pour un meilleur montage", indique t-on.

Sandrine Tonlio (Stagiaire)

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225206950.php

mardi 21 octobre 2008

Journalisme : Les scolaires à l'assaut de l'info


Le journal mural résiste au temps dans certains lycées et collèges du Cameroun.
Est-elle bien loin l'époque où les journalistes faisaient leurs premiers pas dans ce métier en griffonnant déjà quelques textes destinés là la lecture de leurs camarades, à travers un babillard ? Que non ! Répond Fidèle Ntsama, enseignant de philosophie, un des responsables du service des activités périscolaires du lycée général Leclerc. "Nous avons un journal parlé tous les lundis matin lors de la levée des couleurs. En ce qui concerne la presse, nous avons un journal mural, qui paraît toutes les deux semaines sur le babillard ainsi qu'une publication annuelle intitulée ''L'Action''", confie Fidèle Ntsama, qui précise que les activités de cette année scolaire, comme dans la plupart des lycées et collèges, n'ont pas encore commencé.
Au Collège Monseigneur François-Xavier Vogt, l'on réfléchit encore sur l'opportunité de relancer le journal. Il s'agit d'un journal mural, dont la publication a été suspendue ainsi que "La Plume", le journal imprimé et vendu. "Le problème est sur la table des responsables pour la relance des activités du club journal", explique Stanislas Essoua, le responsable de la communication du collège et coordonnateur du club. Il précise que ces différents journaux sont faits par les élèves et pour les élèves, sur leur propre actualité.

Dans certains établissements, le journal mural n'existe pas. Les responsables de l'établissement, à l'instar de ceux du lycée de Nkobisson, comptent mettre en place un club journal, avec un accent particulier sur la presse écrite. "Un groupe de jeunes a déjà été mis en place. Mais, le journal n'a pas encore trouvé de nom", indique Dieudonné Ebéné, enseignant de Français, par ailleurs l'un des encadreurs du club journal.
Dans d'autres établissements scolaires, l'on se remémore le passé et pense l'exhumer. C'est le cas du lycée de Nkol-Eton, qui, à l'époque du proviseur Augustin Edjoa, avait une publication dénommée "Le Fanion". L'actuel ministre des Sports et de l'éducation physique était à l'époque président de la Fédération camerounaise d'athlétisme. "Il n'y a pas de journal mural. Mais, il existe un club journal dont les activités sont limitées aux grands événements tels que les cérémonies qu'accueille l'établissement", confie Patricia Mintsa, conseiller de jeunesse et d'animation, en service aux Apps (activités post et périscolaires) du lycée de Nkol-Eton depuis 2002.

Elle en profite pour poser le problème de soutien financier. "Il faut l'engouement des élèves ainsi que le soutien financier des responsables de l'établissement. Le journal, parlé ou écrit, nécessite un investissement. De l'argent pour le matériel de travail. Notamment le papier sur lequel l'on écrit", ajoute Patricia Mintsa. Prenant en exemple le cas du lycée d'Emana où "nous nous débrouillions pour trouver du papier sur lequel nous écrivions", se souvient Patrice Omonda Mba, ancien élève de ce lycée, qui venait de s'inscrire au club journal du lycée de Nkol-Eton dont il rêve de relancer les activités du journal mural ainsi que le journal parlé.
Sur les collines de Nkolbisson, l'on ne veut pas se contenter de collecter les faits divers du lycée et les rendre dans une rédaction classique tel qu'enseignée. Les responsables estiment qu'il faudra aller au-delà en "formant les rédacteurs à l'écriture journalistique afin de maîtriser le B a Ba du journalisme", relève Jean Claude Awono, l'autre encadreur et président de la Ronde des poètes camerounais. Pour son collègue Dieudonné Ebéné, le lycée constitue une pépinière pour le métier de journalisme.

"Au lycée bilingue d'Essos, Jean Lambert Nang écrivait quatre papiers pour le journal mural tous les matins. Aujourd'hui, il est l'un des meilleurs journalistes de sa génération", relève Dieudonné Ebéné pour qui le don commence au lycée. Au lycée général Leclerc, le club est ouvert à tout le monde, et " un élève de 6è peut en être le président. Nous avons une mission d'encadrement de tous les enfants", confie Fidèle Ntsama pour qui cette démarche participe de la formation des élèves.
Au lycée de Nkolbisson, plus que la formation, l'on vise l'excellence. "Nous devons amener les jeunes à comprendre qu'ils doivent être performants, qu'ils doivent prendre soin de leurs études en travaillant davantage. C'est un stimulant. Et, ce sont les meilleurs qui devront écrire dans ce journal ", affirme Dieudonné Ebéné. Fidèle Ntsama estime que traiter l'information n'est pas l'objectif final des clubs communication. "Ecrire et bien écrire, permet à l'élève concerné d'améliorer son travail scolaire". Un levier pour les études, une pépinière pour la profession.

Justin Blaise Akono

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1224608805.php

Inertie : Où est passé le Conseil national de la publicité ?


Pour la 2ème fois en un an, le ministre de la Communication proroge les agréments de trois mois.
Le 10 octobre dernier, le ministre de la Communication, Jean Pierre Biyiti Bi Essam, a signé un communiqué prorogeant les agréments des agences conseil et de régie publicitaire, à compter du 11 octobre 2008, et ce pour trois mois. C'est la seconde fois en une année qu'une telle décision est prise par le ministre de la Communication. La première décision similaire a été prise le 12 juillet dernier. Ces deux décisions ont pour conséquence de contourner la tenue du conseil national de la publicité. Car, indique un responsable des services du ministère qui a requit l'anonymat, "la loi du 29 décembre 2006 prévoit que, les sociétés qui sollicitent un agrément passent par un dépôt de dossier de demande auprès du ministre de la Communication, qui après avis primordial, bien que consultatif, du conseil national de la publicité décide de donner ou non pour une durée d'un an, agrément aux sociétés demanderesses". Et de conclure, après cet éclairage, que " il n' y a aucune possibilité légale de prorogation. N'importe qui peut contester cette décision du ministre".

En effet, cela fait un an que le conseil national de la publicité ne siège plus et, par conséquent, ne peut donner son avis sur l'attribution des agréments, ni sur toutes autres activité du secteur publicitaire qu'il est censé régulé. A en croire notre source au Mincom, l'inertie dans laquelle est plongée le Conseil nationale de la publicité depuis un an ont trait au fait que le ministre de la communication, lors de sa prise de fonction en septembre 2007, a estimé que le renouvellement de l'organisation et du fonctionnement du conseil national de la publicité était nécessaire. Ainsi, un projet portant réorganisation dudit organe a été envoyé en septembre 2007 pour étude et approbation à la présidence de la République. Aussi, en attendant l'aval du président de la République, le fonctionnement du conseil national de publicité existant a été stoppé.

Jean Claude Bilana, président de l'Association nationale des cabinets conseils en communication, pense, par contre, que le ministre ne peut pas aller à l'encontre de la loi. " Si le ministre prend la décision de proroger les agréments, soit la loi lui, en donne des prérogatives, soit c'est un cas de force majeure. Le ministre ne peut pas s'inscrire en porte-à- faux par rapport à la loi", affirme-t-il. Ce dernier confesse, par ailleurs, qu'il aurait souhaité, en garantie de sa bonne foi, ne pas avoir à brandir son agrément périmé qu'accompagne une lettre du ministre qui le proroge aux annonceurs. "Je préfères avoir un agrément en cours plutôt qu'une lettre du ministre qui le proroge", confie-t-il.

Au demeurant, agrément ou prorogation, cela n'a aucune incidence sur le quotidien de son entreprise. "Je continue à exercer sans problème même si nous sommes de plus en plus en proie à la concurrence déloyale des agences de publicité non agrées", dit-il. Tout en espérant qu'arriver au terme des trois mois qui leur ont été accordé, le nouveau conseil national de la publicité sera effectif et veillera à maintenir de l'ordre dans la profession. "On attend toujours les textes renouvelant le conseil national de la publicité. Dès lors qu'il siègera sur les agréments, en synergie avec le ministre de la Communication, le conseil devra donner de la force à ce papier (l'agrément) par une campagne de sensibilisation des annonceurs qui confient des marchés à ces sociétés non agréees qui font du porte à porte et vont les solliciter", souhaite Jean Claude Bilana.

Julienne Rose Sende (stagiaire)

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1224608160.php

Débrayage : Yaoundé sans kiosque à journaux


Les tenanciers sont entrés en grève hier lundi, à la suite d'un conflit avec la Sociladra.
"Sommes-nous un dimanche aujourd'hui ou un jour férié? Car les kiosques sont fermés", a fait remarquer hier matin, vers 9h, un passager d'un taxi passant devant le kiosque à journaux du carrefour Intendance. Attirant ainsi l'attention sur ce secteur. Car, devant le kiosque du marché central ou celui de la cathédrale, quelques personnes discutent avec les vendeurs ambulants du coin, pour s'enquérir de la situation. "Je venais acheter mon journal et je ne peux pas l'avoir", se plaint Jean Luc Ob, cadre au ministère de l'Education de base.

Les vendeurs de journaux de la ville de Yaoundé ont mis à exécution leur menace de fermeture de leurs kiosques hier matin. Ce, en solidarité avec leurs confrères propriétaires des kiosques situés au niveau du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) et du lieu dit Sonel centrale. Ceux-ci ont vu leurs commerces scellés vendredi dernier. "Un huissier de justice et des gendarmes sont venus apposer des scellés sur mon kiosque, en présentant une copie d'une décision de justice dont je n'ai jamais été notifié", s'est plaint Jacques Beyegue, le tenancier du kiosque du Minpostel.
"En réaction à cette fermeture, nous avons donc décidé de fermer tous nos kiosques, qui resteront clos tant que les responsables de la Sociladra n'ont pas levé leurs scellés", a indiqué Etienne Djifack, le président de l'association des dépositaires et marchands de journaux (Admj).

Il était en réunion pendant toute la matinée d'hier à l'agence Messapresse de Yaoundé, le distributeur des journaux. Dans les couloirs, en attendant la fin de la réunion, les autres vendeurs de journaux peuvent ergoter sur le sujet: "C'est Messapresse qui doit payer les droits d'auteur qu'exige la Sociladra. Nous ne sommes que des vendeurs", souligne l'un. Pour l'autre, "Nous sommes en négociation depuis quatre mois avec la Sociladra. Il a été convenu qu'on trouverait une solution et, cette taxe n'est pas imposable".

Pendant ce temps, l'on semble plutôt surpris à la Sociladra (société civile nationale des droits d'auteur de la littérature et des arts dramatiques), qui a apposé les scellés sur certains kiosques et mis les vendeurs de journaux en colère. "Les responsables de l'association des vendeurs de journaux n'ont pas daigné se présenter à une concertation que nous avons prévue le 12 juin dernier", a indiqué notre édition d'hier, le directeur général de la Sociladra, Alphonse Bombogo, qui parle de "mauvaise foi de certains de ces responsables". Car, selon lui, d'autres ont effectivement payé la taxe exigée, 20.000 Fcfa l'an. Jointe au téléphone pour complément d'information, la présidente du conseil d'administration de la Sociladra, Elise Mballa Meka réitère ce qu'elle avait déjà confié à Mutations dans le journal d'hier: "Nous sommes disposés à la négociation, bien que nous tenions à ce que la loi soit respectée".

23.850
"Il s'agit d'une redevance annuelle qu'on revendique et qui est connue des deux parties", souligne son chef d'agence provinciale, Lucien Elangue Njoh. Il indique que la loi de 2000 sur le droit d'auteur prévoit, dans l'article 19 de cette loi, que les vendeurs de journaux exercent une activité de distribution. "Quiconque se livre à la vente, la location ou met en circulation à titre onéreux de l'œuvre artistique doit payer la redevance", rappelle-t-il. Il s'agit alors de payer 23.850 Fcfa l'an, toutes taxes comprises: 20.000 Fcfa pour la redevance et 3.850 Fcfa pour la Tva (taxe sur la valeur ajoutée), selon une décision ministérielle de 2004. Pour le chef d'agence, les distributeurs sont assimilés aux libraires.

Décision qui, selon le chef d'agence, avait été prise par le ministre de la Culture, pour valider les résolutions arrêtées de commun accord à l'issue d'une concertation entre les distributeurs de journaux et la Sociladra. Ce responsable de la Sociladra relève que "les vendeurs de journaux avaient cru que c'est Messapresse qui paierait. Mais, sa représentante de Yaoundé nous avait expliqué que son entreprise ne devait pas payer pour les tenanciers des kiosques. Car, en tant que locataires, ce sont eux qui devaient le faire". A Messapresse, l'on est déçu de l'attitude de la Sociladra. "Jusqu'ici, elle ne nous a pas encore approchés", révèle Jean Omam, le responsable commercial de l'agence de Yaoundé. Il précise que c'est plutôt Messapresse qui est allé vers la Sociladra.

Le responsable de sa société de distribution souligne que "la commission de médiation va siéger pour arbitrer". Il déplore par ailleurs les conséquences aussi fâcheuses pour son entreprise qui est rémunérée sur la base des ventes. Raison pour laquelle les vendeurs estiment que leur combat est celui de Messapresse. D'où, la réunion de concertation d'hier. Les vendeurs à la criée ne se sont pas sentis outre-mesure, concernés. "On n'est pas solidaire de cette grève. C'est une journée de perdue. Nous dépendons de Messapresse et c'est notre chef qui nous a demandé de ne pas travailler aujourd'hui", a révélé Tanguy Tenha, vendeur à la criée, presque en colère car, selon lui, le manque à gagner est important pour lui et ses collègues puisqu'ils sont payés à la commission. Ils craignent déjà une autre journée de débrayage.

Justin Blaise Akono

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1224606343.php

mercredi 15 octobre 2008

La Crtv dans un bouquet en France


Écrit par Assongmo Necdem
Depuis le 1er octobre dernier, la société Thema permet aux ressortissants de six pays africains de regarder leurs chaînes nationales respectives.

Six chaînes de télévisions nationales africaines sont diffusées en France via l’Adsl depuis le 1er octobre 2008.
Il s’agit de la Radio télévision sénégalaise (Rts) et de 2Stv, de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (Ortm), de la Radiodiffusion-télévision ivoirienne (Rti), de la Radio télévision du Burkina Faso et de la Cameroon Radio and Television (Crtv). Ces chaînes sont réunies dans le «bouquet africain».
Il s’agit d’un produit de la société Thema mise sur pied en France depuis janvier 2005 par François Thiellet. Celui-ci soutient que les Sénégalais, les Maliens, les Ivoiriens et les Camerounais y forment les communautés francophones africaines les plus importantes, numériquement. Le président-fondateur de Thema explique que la présence de la Rtb dans le bouquet s’explique par le fait que le Burkina Faso est le pays du cinéma africain ; il accueille tous les deux ans le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).
A la Crtv, le directeur de la Coopération internationale, Emmanuel Wongibe, assure que «le contrat avec la société Thema prévoit que toutes les parties se partagent les revenus mensuels générés par les abonnements du bouquet. La première répartition se fera dès novembre prochain». Chaque abonné du «bouquet africain» devra payer entre 7 à 8 euros par mois, soit entre 4.600 et 5.300 Fcfa environ. «Nous avons tenu à ce que le bouquet ne coûte pas trop cher car la Crtv vise une large diffusion au sein de la diaspora camerounaise mais aussi africaine», poursuit M. Wongibe.
C’est la première fois que la Crtv gagne de l’argent en adhérant à un bouquet de télévisions, reconnaît-il. De plus, «c’est la société Thema qui fournit tout le matériel. Les chaînes de télévision n’apportent que les contenus», assure Wongibe. Qui révèle par ailleurs que seront occultés du bouquet tous les programmes pour lesquels la Crtv dispose des droits de diffusion uniquement sur le territoire camerounais. Il s’agit notamment des télénovelas et des matches internationaux de football.

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=513&Itemid=62