mardi 28 octobre 2008

Publicité : La réalisation des spots fait courir

Créneau porteur, il attire de plus en plus d'amateurs, au grand dam des professionnels.

La réalité est indéniable. Au Cameroun, la publicité est non seulement une affaire des agences conseil qui ont un agrément délivré par le Conseil national de la publicité, mais aussi celle des opportunistes de tout poil. Certains animateurs et techniciens d'antenne se retrouvent ainsi à réaliser des spots publicitaires. "Nous avons des techniciens de la radio qui s'occupent souvent de la publicité de certains particuliers. La radio étant une radio religieuse, la majorité de nos clients sont des choristes qui ne maîtrisent pas trop le domaine. Ils sollicitent donc nos services", confie Jude Abanseka, régisseur à Radio Véritas. "Nous réalisons parfois des spots publicitaires dans notre studio de production. Mais ils sont faits à la demande de l'annonceur", renchérit-t-on à Radio Nostalgie.

Pourtant, il existe des maisons de production réglementaires, qui conçoivent des spots publicitaires et les mettent directement à la disposition des médias. A Douala, il s'agit notamment des structures comme Vidéopro appartenant à la Maison catholique de la communication sociale (Macacos), Joyce, etc. "Nous disposons de l'arsenal nécessaire pour réaliser les spots publicitaires", confie Vincent Assiga, graphiste à Vidéopro. Par contre, d'autres animateurs se sont lancés dans la conception des spots. Ces derniers transforment très souvent leur domicile en maison de production, violant ainsi le code de déontologie de la profession. Et ces spots sont diffusés à longueur de journée sur les ondes et les antennes de radio.

Selon les spécialistes du secteur de la publicité, le montage d'un spot publicitaire passe par trois phases, à savoir : la conception, la réalisation et la production. Pour ce travail, il faut impérativement un arsenal de prise de vue, de son et d'éclairage. "Pour concevoir un film animatique, il faut un appareil photo numérique parce que nous sommes dans l'ère du numérique et tout se fait aujourd'hui par ce nouveau procédé. Mais pour un film publicitaire, le réalisateur a besoin d'une caméra, d'un trépied, d'une lampe pour l'éclairage, d'un micro pour les prises de son, d'une perche et des câbles", explique le comédien Tchop Tchop, devenu directeur des programmes de Canal2 International. Un dispositif technique que détiennent généralement les professionnels, et qui est très souvent emprunté par ceux évoluant dans l'informel, explique-t-il.

Un meilleur spot publicitaire doit être intéressant, amusant, simple, explicite et captivant, indiquent les publicitaires. "Un spot publicitaire réussi est celui qui accroche la cible tout de suite. Pour cela, il faut une équipe de professionnel. Notamment un scénariste, un concepteur, un réalisateur et des acteurs. Le site du tournage est aussi choisi en fonction du film et du matériel", professe-t-on dans le secteur. La durée d'un spot publicitaire varie entre 15 et 30 secondes. Un temps qui n'est pas toujours respecté par les annonceurs. "La durée des spots que nous diffusons sur nos antennes varient en fonction des moyens des annonceurs. Plus il est long, plus ça coûte cher", confie Tchop Tchop.

Selon les responsables de la délégation de la Communication dans la province du Littoral, les publicités réalisées dans l'informel sont reconnues, dans la mesure où elles n'ont aucune signature. Les publicitaires évoquent plutôt la qualité du film. "La différence entre un amateur et un professionnel dans une réalisation publicitaire réside au niveau de l'agencement des éléments. Les couleurs dépendent de l'harmonisation globale du film et de l'environnement choisi. Ce que l'amateur ne maîtrise pas, ou n'a pas le matériel nécessaire pour un meilleur montage", indique t-on.

Sandrine Tonlio (Stagiaire)

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225206950.php

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