mardi 21 octobre 2008

Journalisme : Les scolaires à l'assaut de l'info


Le journal mural résiste au temps dans certains lycées et collèges du Cameroun.
Est-elle bien loin l'époque où les journalistes faisaient leurs premiers pas dans ce métier en griffonnant déjà quelques textes destinés là la lecture de leurs camarades, à travers un babillard ? Que non ! Répond Fidèle Ntsama, enseignant de philosophie, un des responsables du service des activités périscolaires du lycée général Leclerc. "Nous avons un journal parlé tous les lundis matin lors de la levée des couleurs. En ce qui concerne la presse, nous avons un journal mural, qui paraît toutes les deux semaines sur le babillard ainsi qu'une publication annuelle intitulée ''L'Action''", confie Fidèle Ntsama, qui précise que les activités de cette année scolaire, comme dans la plupart des lycées et collèges, n'ont pas encore commencé.
Au Collège Monseigneur François-Xavier Vogt, l'on réfléchit encore sur l'opportunité de relancer le journal. Il s'agit d'un journal mural, dont la publication a été suspendue ainsi que "La Plume", le journal imprimé et vendu. "Le problème est sur la table des responsables pour la relance des activités du club journal", explique Stanislas Essoua, le responsable de la communication du collège et coordonnateur du club. Il précise que ces différents journaux sont faits par les élèves et pour les élèves, sur leur propre actualité.

Dans certains établissements, le journal mural n'existe pas. Les responsables de l'établissement, à l'instar de ceux du lycée de Nkobisson, comptent mettre en place un club journal, avec un accent particulier sur la presse écrite. "Un groupe de jeunes a déjà été mis en place. Mais, le journal n'a pas encore trouvé de nom", indique Dieudonné Ebéné, enseignant de Français, par ailleurs l'un des encadreurs du club journal.
Dans d'autres établissements scolaires, l'on se remémore le passé et pense l'exhumer. C'est le cas du lycée de Nkol-Eton, qui, à l'époque du proviseur Augustin Edjoa, avait une publication dénommée "Le Fanion". L'actuel ministre des Sports et de l'éducation physique était à l'époque président de la Fédération camerounaise d'athlétisme. "Il n'y a pas de journal mural. Mais, il existe un club journal dont les activités sont limitées aux grands événements tels que les cérémonies qu'accueille l'établissement", confie Patricia Mintsa, conseiller de jeunesse et d'animation, en service aux Apps (activités post et périscolaires) du lycée de Nkol-Eton depuis 2002.

Elle en profite pour poser le problème de soutien financier. "Il faut l'engouement des élèves ainsi que le soutien financier des responsables de l'établissement. Le journal, parlé ou écrit, nécessite un investissement. De l'argent pour le matériel de travail. Notamment le papier sur lequel l'on écrit", ajoute Patricia Mintsa. Prenant en exemple le cas du lycée d'Emana où "nous nous débrouillions pour trouver du papier sur lequel nous écrivions", se souvient Patrice Omonda Mba, ancien élève de ce lycée, qui venait de s'inscrire au club journal du lycée de Nkol-Eton dont il rêve de relancer les activités du journal mural ainsi que le journal parlé.
Sur les collines de Nkolbisson, l'on ne veut pas se contenter de collecter les faits divers du lycée et les rendre dans une rédaction classique tel qu'enseignée. Les responsables estiment qu'il faudra aller au-delà en "formant les rédacteurs à l'écriture journalistique afin de maîtriser le B a Ba du journalisme", relève Jean Claude Awono, l'autre encadreur et président de la Ronde des poètes camerounais. Pour son collègue Dieudonné Ebéné, le lycée constitue une pépinière pour le métier de journalisme.

"Au lycée bilingue d'Essos, Jean Lambert Nang écrivait quatre papiers pour le journal mural tous les matins. Aujourd'hui, il est l'un des meilleurs journalistes de sa génération", relève Dieudonné Ebéné pour qui le don commence au lycée. Au lycée général Leclerc, le club est ouvert à tout le monde, et " un élève de 6è peut en être le président. Nous avons une mission d'encadrement de tous les enfants", confie Fidèle Ntsama pour qui cette démarche participe de la formation des élèves.
Au lycée de Nkolbisson, plus que la formation, l'on vise l'excellence. "Nous devons amener les jeunes à comprendre qu'ils doivent être performants, qu'ils doivent prendre soin de leurs études en travaillant davantage. C'est un stimulant. Et, ce sont les meilleurs qui devront écrire dans ce journal ", affirme Dieudonné Ebéné. Fidèle Ntsama estime que traiter l'information n'est pas l'objectif final des clubs communication. "Ecrire et bien écrire, permet à l'élève concerné d'améliorer son travail scolaire". Un levier pour les études, une pépinière pour la profession.

Justin Blaise Akono

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1224608805.php

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