mardi 28 octobre 2008

Les médias face au sous financement

« Le management des journaux n’a pas suffisamment exploré les pistes de rentabilisation de leurs espaces ». Propos de Haman Mana, vendredi 18 juillet 2008. Le directeur de publication du quotidien Le Jour intervenait à la Fondation Friedrich Ebert dans le cadre de son press club. Son axe d’intervention a porté sur le sous financement des médias et ses conséquences sur la qualité des journaux. La publicité est l’une des sources de revenus des journaux. Mais les journaux subissent les caprices des annonceurs. « On est obligé d’aller pieds et poings liés chez les annonceurs » en nouant des partenariats qui « comportent des non-dits », affirme Haman Mana.
Les patrons de presse font face à un dilemme : « Nous voulons faire une presse de qualité. Est-ce que nous avons les moyens ? », s’interroge le directeur de publication du Jour. En plus de la rareté des moyens, « nos produits n’ont aucune promotion. Quand vous faites un bon journal, il faut aussi bien le vendre. Nos journaux ne sont pas bien vendus ». Car, « le management est mal fait », tranche Haman Mana. Il décèle un réel problème entre l’impression et la distribution des journaux camerounais. Le directeur de publication du Jour exhorte ses confrères : « A l’heure actuelle, il faut trouver le moyen d’avancer au lieu de s’attarder sur le problème de survie de nos organes de presse. La presse privée en particulier doit sortir du modèle de l’aide et les journalistes doivent se faire accepter par la qualité de leurs titres ».
Abordant la question du financement, Boniface Forbin, directeur de publication de The Herald, fait la différence entre les médias à capitaux publics et ceux à capitaux privés. La première catégorie, constituée de Cameroon tribune et de la Crtv, vit des fonds publics : subventions de l’Etat, redevance audiovisuelle (pour la Crtv), etc. Il cite aussi des abonnements des services publics où Cameroon tribune est systématiquement distribué. Les médias à capitaux publics sont aussi financés par la publicité.
Quant aux médias privés, Boniface Forbin révèle que leurs sources de financements sont : les fonds privés, les apports personnels, les dons informels, et bien sûr la publicité. Mais ces médias ne bénéficient pas de la confiance des établissements bancaires qui ne leur accordent pas des financements sous forme de prêts. Les journaux tardent à devenir des entreprises. Le directeur de publication de The Herald sollicite l’aide des organismes internationaux. « Nous avons besoin d’aide » : impression, équipements informatiques, imprimerie… Le représentant résidant Fes au Cameroun, en Rca et au Mali, Reinhold Plate, soutient que « le financement des médias est un élément très important » pour faire vivre la démocratie à laquelle ces médias concourent.

Par Christian LANG

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=49&code_art=24267

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