jeudi 30 octobre 2008

Peinture : Louis Epée sous l'arbre à palabres


La dernière exposition de l'artiste à cours au Ccf et se veut un appel au dialogue et à la discussion.
C'est par la " grande traversée " que l'artiste invite les spectateurs à se retrouver sous l'arbre à palabres pour, dit-il, "sonder ensemble les souffrances nées du vécu quotidien et historique, échanger, partager, chercher échafauder et essayer de construire un rêve collectif ". La première pièce de cette exposition ; mélange allant bleu nuit au bleu clair avec un soupçon de blanc, est traversée par un objet que l'on pourrait assimiler à une fusée, comme si le peintre appelait à plus de réflexion et de sérénité au moment de se retrouver sous "l'Arbre à palabres ", la deuxième toile qui donne son nom à l'exposition dont le vernissage a eu lieu le 22 octobre dernier au Centre culturel français de Yaoundé.

Sur la toile, l'arbre, privé de ses feuilles est sombre et trône au centre sous un ciel ensoleillé.
C'est ici que, jusqu'au 30 novembre, LouisEpée rencontrera un public désireux de s'interroger sur ce " contexte social, politique et économique marqué par un désert de solidarité et où règne [|…] la logique du sauve-qui-peut et le chacun pour soi". Au fil de l'exposition dont la dimension des toiles varie entre 169X123 et 60X70, l'artiste mêle avec aise couleurs chaudes et froides, au gré de ses interpellations. Et c'est avec quelque appréhension que l'on marque un arrêt devant cette grande toile craquelée à dominance ocre ; "Mbo'a Su " ; sur laquelle orange, jaune, bleu, rouge et vert s'unissent pour former un agréable kaléidoscope.

Pour l'artiste, le moment est bien choisit pour se retrouver sous l'arbre à palabres et scruter " Douala o Mulema ", un ensemble de toiles qui se composent d'une grande toile et de quatre petites à travers lesquelles il semble vouloir traduire la communion des âmes et la sérénité qui ressortiront de ces débats et échanges sous l'arbre.
Né en 1964 à Douala, LouisEpée est titulaire d'une licence en sciences naturelles, arts plastiques et en Histoire de l'art de l'Université de Douala, il est membre fondateur du collectif PrimArt et enseigne les Arts Plastiques à l'Institut de formation artistique (Ifa) de Mbalmayo. A la fois peintre, sculpteur et décorateur, il a beaucoup travaillé sur l'exploration esthétique de la mémoire des Sawa (peuple de la côte Camerounaise) et particulièrement sur le Ngondo.

Dorine Ekwè

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